La canicule jette (encore) un froid entre le maire de Nice Christian Estrosi et le député Éric Ciotti

"Il a dit que démolir Acropolis avait créé des courants d’air. Moi je lui dis d’arrêter de brasser de l’air et de s’attaquer aux vrais problèmes." Sur son compte X, le député Éric Ciotti est filmé debout devant l’école du Port, à Nice, en plein cœur de sa circonscription. La polémique de ce début de semaine ? La chaleur dans les écoles. Ces écoles pas toutes équipées de climatiseur, loin de là, ni même de ventilateur, comme l’a démontré l’enquête menée par les élus écologistes il y a quinze jours (Nice-Matin du 20 juin).
Le probable candidat à la mairie, aux municipales de mars prochain, tombe à bras raccourcis sur Christian Estrosi, qui a proposé aux parents de venir récupérer leurs rejetons dès 12h30, lundi et mardi, pour leur éviter le coup de chaud. Depuis quinze jours, la quasi-totalité du pays est plongée dans une chaleur écrasante. Plus de cinquante départements étouffent, dont les Alpes-Maritimes toujours en vigilance orange.
"Sur le port, il y a un bâtiment hideux"En plan rapproché, le député UDR (Union des droites pour la République) fait le calcul, face caméra: 1.000 classes à Nice et 1.000 euros environ pour une clim, "soit une dépense d’un million d’euros."
"Sur le port de Nice, il y a un bâtiment qui a été fait, qui est hideux, horrible, un hangar pour accueillir les congressistes de l’Unoc. Il a coûté près de 30 millions d’euros. Donc on aurait pu faire trente fois plus pour nos écoles", assène celui qui ambitionne de prendre la place du maire de Nice avec ses alliés du Rassemblement national.
"Cher député scrogneugneu…"Action… réactions, en chaîne. Les lieutenants d’Estrosi organisent la riposte sur les réseaux sociaux. Comme l’adjointe Jennifer Salles, ou encore Pierre Fiori, le conseiller municipal délégué aux Travaux dans les écoles rappelle. Pêle-mêle: "98% des dortoirs sont climatisés, 100 classes disposent de ventilateurs de plafond, 600 ventilateurs d’appoint ont été distribués, etc." Mention spéciale pour l‘adjoint Gaël Nofri, qui interpelle Éric Ciotti sur X: "Cher député scrogneugneu". Un terme qui, selon Le Petit Robert, décrit "un vieux bougon".
Et les trois élus d’interpeller le député sur les collèges, guère mieux lotis, jurent-ils, en équipement rafraîchissant. "Le président de la commission des finances du Département devrait commencer par climatiser les collèges avant de donner des leçons aux autres collectivités. Comme toujours avec Éric Ciotti, la paille et la poutre", tacle Jennifer Salles.
Nice Matin