La mairesse de Saguenay Julie Dufour connaîtra son sort au plus tard le 20 août prochain

La mairesse de Saguenay Julie Dufour devra patienter jusqu'au 20 août, au plus tard, avant de connaître son sort devant la justice.
• À lire aussi: Procès pour manœuvres électorales frauduleuses: «Un boys club qui ment», déplore la mairesse de Saguenay
• À lire aussi: Les candidats ignoraient l’illégalité de l’offre que leur aurait faite la mairesse de Saguenay
• À lire aussi: La mairesse de Saguenay aurait offert un poste à un opposant contre son retrait: «Si tu ne te présentes pas, je pourrais t’engager»
Le juge Louis Duguay a pris la cause en délibéré après avoir entendu les plaidoiries des deux parties hier.
La poursuite, représentée par les maîtres Laurie Mongrain et Natacha Dupuis-Carrier, prétend qu'il est impensable que Jean-Marc Crevier, Serge Simard et Jacinthe Vaillancourt aient inventé leur version. Ils ont livré des témoignages sincères et convaincants.
Me Mongrain a ouvert sa plaidoirie en expliquant pourquoi le DGEQ avait choisi de déposer en preuve les déclarations assermentées de la mairesse, ce qui a donc fait office de son témoignage. En les incluant dans sa preuve, le DGEQ voulait éclairer la cour sur le contexte dans lequel son enquête s'était amorcée.
En matinée, le juge Duguay avait noté que cette façon de faire avait privé le tribunal d'un outil pour évaluer la crédibilité, la véracité et les contradictions, «même si ça ne signifiait pas un laisser-passer pour un acquittement», a-t-il spécifié. «Le juge n'est pas condamné à l'acquitter sur les trois chefs.»
Me Mongrain estime que les déclarations, qui répondent aux allégations de messieurs Crevier et Simard et de madame Vaillancourt, comportent des «invraisemblances.»
Entre autres, quand la mairesse affirme que c'est plutôt Serge Simard qui lui a proposé de se retirer de façon condescendante en juin 2021, alors que Julie Dufour n'avait jamais mentionné ce fait auparavant. Ensuite, la mairesse allègue que Jacinthe Vaillancourt aurait voulu faire un «putsch» en quittant son organisation électorale.
«On sent de l'amertume dans le témoignage de Jean-Marc Crevier, de la souffrance dans celui de Jacinthe Vaillancourt, mais on ne sent rien de l'affidavit», a commenté le juge.
L'avocat de la défense, Me Charles Levasseur, invite le tribunal à rejeter la preuve contre sa cliente.
Selon lui, les témoignages des trois personnes visées n'ont «aucune fiabilité, aucune crédibilité et leur valeur probante est nulle», a-t-il martelé. «Les plaignants se sont contaminés les uns les autres, et il y a une preuve de collusion entre les témoins.»
Me Levasseur a parlé d'une pièce de théâtre en 5 actes, avec comme point de départ le 14 juin 2023, alors que le conseiller Michel Tremblay, un proche de Jean-Marc Crevier, est expulsé du comité exécutif. Les plaintes seront déposées en succession dans les mois suivants. Madame Vaillancourt est même entrée en contact avec quelqu'un de l'entourage de Michel Tremblay, la journée même où l'enquêteur du DGEQ rencontrait Jean-Marc Crevier et Serge Simard.
Le juge Duguay a encerclé la date du 20 août, mais n'a pas écarté la possibilité d'être en mesure de rendre son jugement avant.
Julie Dufour a déjà annoncé son intention de solliciter un nouveau mandat en novembre prochain. Le jugement sera donc rendu quelques semaines avant le véritable départ de la campagne électorale.
LE Journal de Montreal