Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Le député LFI Andy Kerbrat, contrôlé en train d’acheter de la drogue, de retour à l’Assemblée mardi

Le député LFI Andy Kerbrat, contrôlé en train d’acheter de la drogue, de retour à l’Assemblée mardi

Le député LFI Andy Kerbrat, qui avait été contrôlé en octobre en train d’acheter de la drogue puis exclu temporairement de l’Assemblée nationale, y fera son retour, mardi 24 juin, après six mois de soins, affirme-t-il ce lundi dans une interview à Presse Océan. «Je reprends mes fonctions après un gros break de six mois nécessaire pour me soigner : hospitalisation, suivi médico-social…» dont deux mois d’hospitalisation, a déclaré l’élu de 34 ans à Presse Océan. «Mardi, je fais mon retour à l’Assemblée nationale», a-t-il annoncé.

Décryptage

Dans l’entretien, celui qui s’était fait contrôler alors qu’il achetait de la 3-MMC, une drogue de synthèse en plein essor ces dernières années, explique avoir «commencé à consommer à partir de novembre 2022, peu de temps après le décès de [sa] mère. Juste après [son] élection». «Je n’ai pas su gérer cet événement, ni le retour du trauma dû au viol subi dans mon enfance», confie l’élu qui déplore avoir été pris dans le déni de cette dépendance.

Andy Kerbrat déplore d’ailleurs qu’il y ait «un tabou sur l’addiction. La France a un problème de santé publique et les politiques ne regardent pas le sujet en face», alors que LFI plaide pour une légalisation de certaines drogues sous contrôle de l’Etat. Comme le rappelle le Nantais, son mouvement plaide aussi pour la dépénalisation médicale des drogues dures, avec un accompagnement médical. Le député avait d’ailleurs été soutenu par ses collègues insoumis et par Jean-Luc Mélenchon lorsque son contrôle avait été révélé. L’écologiste Sandrine Rousseau lui avait aussi adressé un message de soutien : «La consommation de drogue et l’addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d’accompagnement. Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soins. Reviens-nous en forme», avait-elle écrit.

Andy Kerbrat avait été temporairement exclu de l’Assemblée nationale en mai, la sanction la plus sévère prévue par le règlement, en même temps qu’une autre députée, l’ex-RN Christine Engrand. Ils avaient été exclus pour quinze jours de séances (avec interdiction de prendre part aux travaux) et privés durant deux mois de la moitié de leur indemnité parlementaire. Fin 2024, Mediapart a publié deux enquêtes selon lesquelles les deux élus avaient utilisé leur compte pour avance de frais de mandat, lui, pour financer sa consommation de stupéfiants, ce qu’il niait, et elle, pour diverses dépenses, dont un abonnement à un site de rencontres ou le gardiennage de chiens.

Début mai, selon le dernier rapport du déontologue, l’élue du Pas-de-Calais avait remboursé les sommes concernées. Andy Kerbrat avait, lui, remboursé de sa propre initiative 95 % des dépenses. Sur la part restante, le déontologue a demandé des informations complémentaires, le député s’étant engagé à procéder aux remboursements éventuels.

A la suite de la médiatisation du cas d’Andy Kerbrat en octobre dernier, plusieurs enquêtes, comme celles de Franceinfo ou du Figaro, ont révélé l’inquiétant niveau de consommation de drogues et d’alcool à l’Assemblée. De nombreux interrogés expliquaient ces excès par la nécessité de tenir les cadences de travail imposées aux députés et à leurs collaborateurs. Début février, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle avait proposé de «faire des tests salivaires, capillaires et d’urine à l’Assemblée et au Sénat» afin de voir si le problème de la drogue «[touchait] aussi les cercles de décisions». Ce que la journaliste Elise Lucet s’était filmée en train de faire, avant d’être rappelée à l’ordre par la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.

Libération

Libération

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow