Le PKK dépose les armes en Turquie : et maintenant ?


Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre l’État turc depuis plus de quarante ans, a annoncé son autodissolution lundi 12 mai.
La guérilla sanglante qu’il a déclenchée en prenant les armes en 1984 a fait plus de 40 000 morts et des centaines de milliers de déplacés, rappelle le quotidien britannique The Guardian.
Mais qu’est-ce que le PKK ? Et que va changer sa dissolution pour les Kurdes de Turquie ?
Après l’annonce de la dissolution du mouvement, considéré comme “terroriste” par la Turquie, les États-Unis et l’Union européenne ont les yeux braqués sur Ankara, capitale du pays.
C’est le président Recep Tayyip Erdogan qui a les clés en main pour définitivement mettre fin au conflit. Et répondre aux attentes du peuple kurde.
D’après Al-Monitor, site d’actualité créé par l’homme d’affaires américano-syrien Jamal Daniel, la Turquie envisagerait “une batterie de mesures juridiques et techniques pour garantir l’application pleine et entière [des engagements du PKK] et mettre un terme à une insurrection qui dure depuis quatre décennies”.
Erdogan est particulièrement attendu sur la question des prisonniers politiques.
“Il y a près de 10 000 prisonnierspolitiques dans le pays…Pour que le processus de paixait une chance d’advenir,ils doivent être libérésle plus vite possible.”
Tulay Hatimogullari, coprésidente du DEM , un parti de gauche, dans Al-Monitor
Erdogan se montre prudent après l’annonce du PKK et “suit leur mise en œuvre avec la plus grande attention”, relate Al-Monitor. “Tout ce qui compte, c’est le respect des engagements”, a réagi le président turc le 14 mai.
Alors que de nombreuses incertitudes demeurent quant à l’issue du conflit et à l’avenir des Kurdes du pays, Duran Kalkan, actuel dirigeant du PKK, a quant à lui souhaité que le fondateur du mouvement, Abdullah Öcalan, soit libéré. Il est emprisonné depuis 1999.—
Courrier International