Le serial-négationniste Vincent Reynouard condamné à six mois de prison

Le professionnel de l’antisémitisme ne lâche jamais l’affaire. À peine condamné à 12 mois de prison le 19 mars dernier, Vincent Reynouard a de nouveau été condamné ce vendredi 11 juillet à 6 mois de prison, aménageables sous le régime de la semi-liberté, pour contestation de crime contre l’humanité par le tribunal correctionnel de Paris. L’homme de 56 ans avait comparu le mercredi 28 mai. Il a dix jours pour faire appel.

Cette décision concerne des propos négationnistes dans une courte vidéo publiée en octobre 2019 sur son blog Sans concession et sur le réseau social russe VKontakte, où il affirmait notamment que « le prétendu génocide des juifs par l’Allemagne hitlérienne est un mythe ». « Aucune extermination systématique n’a été ni ordonnée, ni planifiée, ni perpétrée », osait-il avant d’ajouter que « les prétendues chambres à gaz hitlériennes n’ont jamais existé ». Cette « rumeur » a été « exploitée par les vainqueurs soucieux de justifier leur croisade d’anéantissement du national-socialisme » et « les sionistes s’en servirent pour obtenir la création de l’État d’Israël », ajoutait le néonazi arrivé au tribunal en short et maillot de corps.

Ce négationniste et néonazi était resté fidèle à lui-même lors de son procès le 28 mai dernier, affirmant « j’assume tout » et se décrivant comme un « délinquant de la parole ». Il refuse toutefois l’accusation d’antisémitisme : « Je suis judéo-indifférent », a-t-il déclaré, selon des propos rapportés dans La Croix.

Dans ses réquisitions, la procureure de la République s’était inquiétée de la « vulgarisation de ses propos à destination de la jeunesse ». Et il y a de quoi. Vincent Reynouard est accompagné à chaque audience de son « fan-club » d’hommes, souvent jeunes. Vincent Reynouard devra en outre verser 1 000 euros au titre des dommages et intérêts à chacune des trois associations qui s’étaient constituées parties civiles, dont la Licra et l’Observatoire juif de France (OJF). Il devra également verser 1 500 euros à chacune des trois associations parmi lesquelles le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA), au titre des frais de justice.

Vincent Reynouard diffuse des thèses niant la réalité de la Shoah depuis les années 1990. Se sachant dans le viseur de la justice, il fuit en 2015 en Grande-Bretagne. Repéré par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH) et la section SO15 de la Metropolitan Police de Londres, une unité spécialisée dans le contre-terrorisme et la lutte contre l’extrémisme, il est interpellé dans sa planque écossaise en novembre 2022 avant d’être extradé en France en février 2024.

Au total, depuis 2006, cet ancien prof de mathématiques révoqué de l’Éducation nationale a été condamné à neuf reprises, dont cinq pour contestation de crimes contre l’humanité. Il a été emprisonné deux fois, en 2010 et 2022. Malgré ce lourd casier judiciaire, Vincent Reynouard n’arrête jamais les provocations à la haine raciale et les mensonges historiques. L’héritier auto-proclamé de Robert Faurisson a par exemple été condamné pour avoir nié l’existence des chambres à gaz ou le massacre d’Oradour-sur-Glane – un village de Haute-Vienne où 643 habitants ont été assassinés par une unité de la division SS Das Reich le 10 juin 1944 -, prétextant que les auteurs de ce crime faisaient partie de la Résistance et non de la Waffen-SS.

C’est pour ces derniers propos qu’il a été condamné le 19 mars 2025 à 12 mois de prison, ainsi que pour des vidéos diffusées sur internet entre 2017 et 2020. Dans l’une d’entre elles, intitulée « Macron, serviteur des juifs ? », il qualifiait la Shoah d’« histoire mensongère ». Malheureusement, les nombreuses condamnations de la justice « ne (l’ont) pas dissuadé de récidiver, loin s’en faut », écrit-il sur son blog.