Les Français ne sont pas des tire-au-flanc, juste d’excellents vacanciers

Si François Bayrou impose son idée, la France rayera deux jours fériés de son calendrier pour doper les finances publiques. Une possibilité qui éveille les esprits moqueurs d’outre-Manche. Mais railler les supposés tire-au-flanc français tombe totalement à côté, explique ce journaliste britannique. Au contraire, l’Hexagone a élevé les loisirs à un tel degré de perfection qu’il sera difficile pour un gouvernement de s’y attaquer.
Il ne vous aura pas échappé que, pour réduire les 3 300 milliards de dette de la France (qui augmenterait par ailleurs, semble-t-il, de 5 000 euros par seconde), le Premier ministre français, François Bayrou, a proposé, entre autres mesures, de supprimer deux jours fériés.
À partir de maintenant, les Français vont [peut-être] devoir redoubler d’efforts dans l’intérêt de la nation, en travaillant le lundi de Pâques et le 8 Mai, qui commémore l’armistice de la Seconde Guerre mondiale.
Bayrou n’a pas dit : “Mes chers compatriotes, ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays” [comme John Fitzgerald Kennedy, en 1961], mais on n’est pas passés loin. Et les réactions, prévisibles, ne se sont pas fait attendre.
Certains parmi les plus âgés, dont les souvenirs remontent donc plus loin, ont bien compris la référence. D’autres, interviewés par la télévision (étrangement) depuis leur transat sur une plage de Méditerranée, ont fait comprendre qu’il leur était tout à fait inconcevable de travailler ne serait-ce qu’une heure de plus sans rétribution. L’épuisement les guette déjà. Et, de toute façon, commémorer la défaite du nazisme nécessite une journée chômée (même si, curieusement, ça n’a jamais été le cas au Royaume-Uni).
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Atlantiste et eurosceptique sur le fond, pugnace et engagé sur la forme, c’est le journal conservateur de référence. Fondé en 1855, comme le rappelle son titre en hommage à une technologie de communication alors révolutionnaire, il est le dernier des quotidiens nationaux d’envergure à ne pas avoir abandonné le grand format.
Détenu jusqu’au début de 2004 par le magnat de la presse Conrad Black, le titre a ensuite été la propriété des frères milliardaires David et Frederick Barclay. En 2023, sur fond de bras de fer financier, le journal a été saisi par les créanciers de la famille Barclay, qui lui cherchent désormais un nouveau propriétaire, ainsi qu’à The Sunday Telegraph, regroupés au sein du Telegraph Media Group Holdings Ltd.
Son agenda est très prisé, en raison notamment du Court Circular, qui présente tous les jours les activités de la famille royale. Un autre rendez-vous très attendu est le petit dessin de Matt, toujours élégant et drôle, publié en première page.
Courrier International