Macronistes, droite et RN s’associent pour créer une commission d’enquête sur les liens entre la France insoumise et les islamistes

Le « Wauquisme » fait encore des ravages. Cette fois, Laurent Wauquiez ne s’en prend pas aux étrangers sous OQTF qu’il veut embastiller à Saint-Pierre-et-Miquelon. Le président du mal nommé groupe La Droite Républicaine cible désormais un opposant politique. Sa commission d’enquête parlementaire sur les prétendus « liens » entre la France insoumise et les réseaux islamistes a été validée par l’Assemblée nationale, via sa commission des lois.
Elle avait été jugée irrecevable le 3 juin dernier mais, en revenant à la charge, Laurent Wauquiez a réussi son coup bas à deux voix près (29 pour et 27 contre). Et ce, grâce à l’alliance des suffrages entre les macronistes, la droite et le Rassemblement national. « Les auteurs ont remplacé les sept mentions de la France insoumise (dans l’exposé des motifs, NDLR) par des formules plus générales. Cependant, les allusions restent transparentes et permettent toujours d’identifier un parti et des parlementaires », assure le rapporteur écologiste Pouria Amirshahi, qui voulait rendre caduque cette commission.
La France insoumise a décidé de traiter cette nouvelle outrance par le mépris et n’a pas fait parvenir de communiqué officiel à la presse. Mais la députée LFI Gabrielle Cathala, lors de l’examen de la commission d’enquête, s’est attaquée à Laurent Wauquiez et son parti qui prétend, d’après le député Vincent Jeanbrun, « démasquer les ennemis de la République ». « L’attitude et le programme des Républicains n’ont rien à envier au Rassemblement national, a-t-elle dit. La baisse du pouvoir d’achat, les inégalités qui augmentent, la destruction de l’hôpital et de l’éducation, la démocratie qui recule, l’inaction climatique, la lutte contre les violences faites aux femmes, la corruption au plus haut sommet de l’État, la relégation de la France à l’international, la multiplication des actes racistes – soient les préoccupations des Français qui mériteraient des commissions d’enquête – peuvent toujours attendre. »
« On est là pour que des politiques incriminent d’autres politiques, qui seront eux-mêmes dans la commission qui essaiera de séparer le bon grain et l’ivraie, s’est inquiété le centriste Paul Molac (Liot). On n’est un peu dans le n’importe quoi quand même. » Comment lui donner tort ?
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