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Nouveaux avocats, moral: comment Marine Le Pen se prépare à son procès en appel

Nouveaux avocats, moral: comment Marine Le Pen se prépare à son procès en appel
La cheffe des députés RN veut mettre toutes les chances de son côté lors de son procès en seconde instance. Dans l'ombre, plusieurs avocats planchent sur son dossier avec l'espoir que Marine Le Pen puisse être sur la ligne de départ en 2027 et tourner définitivement la page de sa peine d'inéligibilité.

Un rendez-vous devant la justice qui conditionne son avenir politique. Condamnée à 5 ans d'inéligibilité avec application immédiate le 31 mars dernier dans le cadre du procès des assistants de députés européens, Marine Le Pen prépare minutieusement l'organisation de son second procès. Il aura lieu en appel au début de l'année prochaine avec l'espoir d'un jugement plus clément prévu "avant l'été 2026".

Deux équipes planchent sur sa nouvelle stratégie de défense. D'un côté, on trouve des fidèles comme son avocat Rodolphe Bosselut, déjà présent à l'automne dernier aux côtés de la député du Pas-de-Calais, l'ex-trésorier du RN Wallerand de Saint-Just ou encore l'avocat David Dassa qui a défendu le parti en première instance.

En coulisses, on trouve aussi une seconde équipe qui "travaille plus dans l'ombre", explique un stratège du parti auprès de BFMTV.

"Ce sont des juristes, des spécialistes, d'anciens juges qui ont trouvé la décision de justice et sa justification un peu baroques. Ce sont des gens qui ont proposé leur aide spontanément et que l'on a contacté", précise encore cet élu.

De quoi nourrir la défense de Marine Le Pen. Le parti avait expliqué lors de son procès que juger de la réalité effective du travail d'un assistant parlementaire serait revenu à juger le mandat d'un élu, contrevenant à la séparation des pouvoirs.

Autre axe de défense choisi: pointer le flou du règlement intérieur du Parlement européen pour définir les missions d'un collaborateur parlementaire. Et tant pis si ce texte spécifie par exemple bien que ce dernier est censé vivre à Bruxelles, ce qui n'était pas le cas pour la plupart des assistants sur le banc des prévenus.

La stratégie n'a d'ailleurs pas du tout convaincu les juges. La présidente des députés RN a été reconnue coupable de détournement de fonds publics. Le tribunal a estimé que le préjudice total était de 2,9 millions d'euros, en faisant "prendre en charge par le Parlement européen des personnes qui travaillaient en réalité pour le parti" d'extrême droite.

Preuve que le mouvement a bien conscience qu'il va probablement falloir trouver de nouvelles idées pour convaincre les juges: la présence de nouveaux avocats en appel. "On aura des élargissements et des renouvellements", insiste ainsi un membre du parti, tout en assurant que Marine Le Pen va continuer à être représentée par son avocat Rodolphe Bosselut.

De quoi redonner le moral à l'élue du Pas-de-Calais? Elle a traversé un mois d'avril, dans la foulée de sa condamnation, "compliqué" reconnaît l'un de ses proches. Mais aujourd'hui, "ça va mieux", assure cet intime.

"Elle vit très mal qu'on l'enterre alors qu'elle est vivante, elle veut publiquement qu'on ne l'enterre pas, elle est exaspérée par cela", juge de son côté un député du groupe.

Avec une condamnation particulièrement sévère en première instance et la gravité des faits reprochés, l'hypothèse d'un maintien de sa candidature dans la course à l'Élysée n'est pas la plus probable.

Le constat a donc poussé Jordan Bardella à accélérer, d'abord à demi-mot puis en mettant les pieds dans le plat. Si Marine Le Pen est "empêchée", je serai "son candidat" en 2027 a-t-il expliqué au Parisien en avril, avant de se faire recadrer par Marine Le Pen.

"Il est évident que si je passais demain sous un camion, Jordan Bardella serait la personne qui aurait vocation à me remplacer", avait résumé la présidente des députés RN quelques jours plus tard, manifestement agacée, avant d'enchaîner plusieurs remontrances visant son lieutenant.

Mais pour se rassurer, beaucoup au RN veulent croire à un jugement plus clément en seconde instance qui passerait par une peine d'inégibilité mais sans qu'elle s'applique de façon immédiate.

Auquel cas, en cas de pourvoi en cassation, très probable, cette condamnation ne s'appliquerait pas avant le jugement définitif. Compte tenu des délais habituels de la justice, son passage devant la Cour de cassation n'aurait pas lieu au moins avant un an.

Marine Le Pen pourrait donc librement se présenter à la présidentielle. Mais il resterait malgré tout à convaincre les Français qu'elle est toujours légitime à se présenter, elle qui a fait pendant des années de la moralisation de la vie politique son cheval de bataille.

Autre option: être condamnée à une peine d'inéligibilité immédiate mais d'une durée beaucoup plus faible que les 5 ans initialement prononcés. Si les magistrats décidaient par exemple de ne condamner Marine Le Pen qu'à un an d'inéligibilité avec application immédiate, elle aurait déjà purgé sa peine de façon réatroactive et pourrait se présenter à la présidentielle.

Charge à elle de parvenir ensuite les électeurs à lui faire confiance en dépit de cette condamnation.

"Si elle sentait que pour cette raison ou une autre sa candidature serait un frein à notre victoire, je pense qu'elle serait capable de se mettre en retrait", précise cependant un député.

"Je ne sais pas exactement encore comment mais je pense qu’elle sera candidate. À la fin des fins ça va se faire. On a un ange gardien, on arrive toujours à se sortir des mauvaises situations", veut croire de son côté un proche de Marine Le Pen.

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