Polémique autour des « Plus belles fêtes de France » : à Soulac et Lesparre, les associations prises entre le marteau et l’enclume

Alors que les Troubadours de la tour, à Lesparre, annoncent tourner la page des Plus belles fêtes de France, Label Soulac 1900 remet sa décision à la rentrée
« On veut juste faire une fête que les gens apprécient… » Alors que la polémique enfle autour des « Plus belles fêtes de France » avec la révélation sur les liens existant entre la structure portant le label et le milliardaire d’extrême droite Pierre-Édouard Stérin, les associations girondines qui ont adhéré pour être référencées se retrouvent dépassées par la tournure des événements.
Après que Bazas, dont la fête emblématique des Bœufs gras était labellisée, a pris la décision de rompre les liens par la voix de sa maire Isabelle Dexpert ce mercredi 6 août, c’est au tour des Troubadours de la tour, à Lesparre-Médoc, d’annoncer la fin de son adhésion aux Plus belles fêtes de France (elle n’était pas labellisée). « Nous avons envoyé un mail ce [vendredi 8 août] matin », confirme le président Dominique Montis. Une décision prise à l’unanimité des membres du bureau de l’association, qui organise tous les ans depuis une dizaine d’années les Médiévales de Lesparre.
Polémique subie de plein fouetComme pour Hendaye et Hasparren au Pays basque, la surprise a été « totale » au sein de l’association médocaine quant aux liens existant entre l’extrême droite et le label. « Nous avions été démarchés il y a quelques mois, précise Dominique Montis. On avait regardé leur site, il n’y avait absolument rien de politique dessus. » Comme pour Hendaye, c’est un chargé de développement de la société Studio 496 (dont Pierre-Édouard Stérin est actionnaire), Jean Bobet, qui a sollicité les Troubadours de la tour, avait précisé ce jeudi 7 août le secrétaire de l’association.
Pour cette petite structure, dont le budget, abondé principalement de subventions, tourne « autour de 40 000 à 50 000 euros par an », c’est le référencement proposé par le site qui a achevé de convaincre le bureau. « Certaines troupes de spectacle nous ont contactés grâce à eux. » Mais la polémique lui revient comme un boomerang : « Sur les réseaux sociaux, des personnes nous ont attaqués en nous accusant d’être d’extrême droite. Ça fait mal parce qu’on ne veut pas mêler politique et associatif. À dix jours de l’événement [il aura lieu les 24 et 25 août, NDLR], c’est perturbant », regrette Dominique Montis

Laurent Theillet/SO
Plus au nord, à la pointe du Médoc, c’est le même sentiment qui domine chez Manuella Lieuteau-Sanchez, présidente de l’association Label Soulac 1900 « refroidie » par la polémique, qui porte l’événement Soulac 1900 depuis une vingtaine d’années. « Ça me gêne énormément parce qu’on ne veut pas qu’on nous colle l’image de l’extrême droite, mais je ne veux pas non plus décevoir les bénévoles. » La présidente rappelle en effet que le label a été obtenu grâce à leur travail : « Ce label, il valorise l’association, mais aussi ceux qui donnent leur temps », note la Soulacaise.
Alors que faire ? « Je ne me sentais pas concernée, mais tout ça monte maintenant. Aujourd’hui, je ne sais pas quelle décision prendre. » C’est pourquoi Manuella Lieuteau-Sanchez va convoquer à la rentrée une réunion extraordinaire du bureau et du conseil d’administration de l’association pour trancher.
SudOuest