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Politique. Le « retour au peuple » de l'ancien Premier ministre Michel Barnier

Politique. Le « retour au peuple » de l'ancien Premier ministre Michel Barnier

Rencontre avec l’ancien Premier ministre qui, plus que jamais, se projette dans l’avenir et prône face au blocage politique une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.
En attendant, Michel Barnier prépare les Jeux olympiques d’Hiver qui se tiendront en 2030 dans les Alpes. Photo Sipa /Mourad Allili

En attendant, Michel Barnier prépare les Jeux olympiques d’Hiver qui se tiendront en 2030 dans les Alpes. Photo Sipa /Mourad Allili

Michel Barnier est à Matignon. Pas dans le bâtiment principal, occupé par son successeur François Bayrou, mais dans l’annexe de l’Hôtel de Cassini, au fond du jardin. Il y travaille avec Edgar Grospiron à l’organisation dans les Alpes des Jeux olympiques d’hiver de 2030.

Mais pas que… Le plus éphémère Premier ministre de la Ve République (99 jours interrompus le 13 décembre 2024) publie un livre* sous-titré « Chroniques pour demain » : Michel Barnier est de retour, sans être jamais vraiment parti, revendiquant « une très grande sérénité et une grande détermination ».

« Une certaine arrogance du pouvoir »

La crise politique qui l’a fait tomber perdure. Comment en sortir ? « On retrouvera une capacité de gestion stable du pays avec un retour au peuple ». Il explique : « S’il y a un nouveau blocage parlementaire et qu’on n’arrive pas à faire un budget utile qui réduise le déficit, il faut revenir au peuple. »

En clair, re-dissoudre l’Assemblée nationale et convoquer des élections législatives. « En juin (2024), il n’y avait pas de raison d’aller au peuple. Là, il y aura une raison, après une impossibilité de gouverner constatée deux fois de suite. »

Le retour au peuple, il le plaide au long de ce livre en forme de « leçons » apprises sur le terrain depuis sa première élection en Tarentaise, à l’âge de 22 ans. Il faut, commente-t-il, toujours prendre en compte le « sentiment populaire », à ne pas confondre avec le populisme qui l’exploite : « Le sentiment populaire, aujourd’hui, c’est le sentiment de l’exclusion, du manque de considération, de l'éloignement des services publics de base. C’est le fait d’une certaine arrogance du pouvoir, des ministres, des gens qui passent, qui parlent trop vite. »

Lui-même n’a-t-il pas été pris pour un « plouc » ? « Oui, bien sûr, je le sais ! Ils ont été surpris que je devienne Premier ministre, parce que j'étais de province, parce que je ne faisais pas de petites phrases. » Mais face aux « turbulences nationales, européennes, mondiales », estime Michel Barnier, « les citoyens ont besoin de racines, d’identité. » Durant son bail à Matignon, dit-il, « les Français ont compris qu’il y avait un Premier ministre qui avait des cheveux blancs, à coup sûr, mais qui n’oubliait pas ses racines ».

« Je fais des progrès, je me détends avec le temps »

Il insiste : « Dans la rue, les gens m’arrêtent pour me dire qu’ils me regrettent. Parce qu’ils ont eu le sentiment d’une gestion sérieuse, de quelqu’un qui disait la vérité et qui les respectait. Je ne fais pas de comparaison, mais c’était peut-être la différence avec une génération précédente, beaucoup plus jeune (NDLR : son prédécesseur Gabriel Attal) : une méthode plus sérieuse. » Plus rigide, aussi ? Il sourit, vante la jeunesse de son équipe et son entourage familial pour affirmer : « Je fais des progrès, je me détends avec le temps. »

Michel Barnier est de retour, en attente. Pour Matignon-bis ? Pour l’Élysée ? Il dit simplement : « Aussi longtemps que je garde une capacité physique et mentale, je vais continuer à défendre mes idées. Et on verra bien où je peux être utile. »

(*) Ce que j’ai appris de vous. Chroniques pour demain, de Michel Barnier (éditions Calmann-Lévy).

Le Progrès

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