Présidence LR: Retailleau s'impose largement, un nouveau souffle à droite en vue de 2027?

C'est une victoire écrasante. Bruno Retailleau a été élu, dimanche soir, président du parti LR, avec 74,3% des voix des adhérents. La participation a atteint plus de 80%. Le ministre de l'Intérieur a largement creusé l'écart avec son rival Laurent Wauquiez (25,7%). Depuis son fief du Puy-en-Velay, Laurent Wauquiez a reconnu sa défaite et a appelé à éviter "le poison de la division qui a tant de fois affaibli la droite". Le chef du gouvernement François Bayrou a, lui, présenté à son ministre de l'Intérieur ses "félicitations chaleureuses [...] pour sa magnifique victoire".
Invité du 20h de TF1 hier soir, Bruno Retailleau s'est réjoui de cette large victoire, plaçant son succès dans la perspective de l'élection présidentielle de 2027: "C'est une étape importante. La plus grande fierté de ma campagne, c'est que je voulais faire revenir à nous des gens qui nous avaient quitté, et ils sont revenus".
Il se projette déjà: "Ce que l'on peut faire avec des militants, je suis sûr que demain dans une autre étape on pourra le faire avec des électeurs".
"Je veux travailler parce que je pense que notre famille politique est à même de porter aujourd'hui notre projet pour la présidentielle", imagine-t-il.
Il poursuit: "J'ai senti qu'on avait fait se lever une forme de fierté, beaucoup de nos électeurs qui nous avaient quitté ont retrouvé cette fierté d'être de droite. On a pu leur parler et on a été crédibles".
Place désormais à la reconstruction du parti pour préparer les prochaines échéances. "Pour une fois, pour l'instant, tout va bien à droite!". Ce ténor du parti est soulagé par l'écart creusé par Bruno Retailleau. "Les choses sont nettes", lance un fidèle. De quoi renforcer la légitimité du désormais président du parti et éviter, pour le moment, toute tentation de guerre intestine. Ce score, c'est la "validation de la stratégie de Bruno Retailleau", poursuit un député LR.
Avis partagé par les militants regonflés ce dimanche soir au siège du parti, rencontrés par RMC. Acclamé par ses supporters puis entouré par les ténors LR au siège du parti, comme le président du Sénat Gérard Larcher, l'ex-Premier ministre Michel Barnier ou encore l'eurodéputé François-Xavier Bellamy, Bruno Retailleau veut ouvrir une nouvelle page pour la droite: "Nous avons fait se lever un vrai espoir. Cet espoir nous l'avons transformé en une belle victoire". Les militants comme Jean-Louis sont revigorés.
"Je respire, parce que la droite retrouve son chemin, son vrai chemin", s'exclame le partisan.
Le chemin de l'action, insiste Noël. Le score de Bruno Retailleau tord le cou à l'argument de son rival selon lequel la droite se diluerait dans le macronisme: "Il est entré au gouvernement pour faire, lui il a pris le risque. Ce n'est pas 100% des résultats mais il y a des résultats, et ça a joué. Je pense que les gens se sont dit qu'avec plus de moyens, il ferait mieux mais déjà avec la situation où il est, ça marche".
De là à l'imaginer comme potentiel candidat pour 2027 ? "Evidemment". D'après Christophe, il peut séduire au-delà de son camp: "Bien sûr, il peut convaincre tout type de personne".
"Au-delà même des idées de droite, c'est quelqu'un qui a un esprit large, un squelette", poursuit Christophe, militant.
Droit dans ses bottes, Bruno Retailleau reste au gouvernement, pour le moment. Et ce choix, "ça enlève toute idée de dilution de la droite dans le macronisme", insiste une figure LR.
Bruno Retailleau veut continuer à agir. Dès aujourd'hui, il jonglera avec son agenda de ministre et de président du parti, en s'installant au siège avant des réunions cette semaine pour mettre en place les instances, et déterminer quelle sera la place accordée à Laurent Wauquiez. Quant à 2027? Bruno Retailleau "n’y pense pas tous les matins en se rasant" sourit une proche, mais cette victoire "peut lui donner de la force".
RMC