Rafle du Vél’d’Hiv’ : il y a trente ans, Jacques Chirac reconnaissait enfin le rôle de la France dans le génocide des juifs

Pendant cinquante-trois ans, la France a refusé de dire sa responsabilité dans la déportation des juifs. Il a fallu attendre 1995 et un discours historique pour entendre officiellement que la « folie criminelle » nazie a été « secondée par l’État français ».
Trop souvent, en politique, les mots ne sont que des mots aussitôt balayés par le vent et le temps. Ce 16 juillet 1995, la parole fut un acte. Dire est parfois un geste grave d’apaisement, de mémoire et de pardon. Ce jour-là, à quelques encablures de la tour Eiffel, Jacques Chirac s’avance à la tribune pour dire.
Il aura fallu attendre cinquante-trois ans pour qu’un président de la République le fasse. Celui-ci, élu seulement deux mois plus tôt, évoque les « larmes » et la « honte », « l’horreur » et le « chagrin ». Il met aussi en garde contre « l’esprit de haine » et l’« idéologie raciste et antisémite » de « certains partis politiques » qui puisent leurs thèses « aux mêmes sources » que le nazisme et le pétainisme....
L'Humanité