Tout le monde aime Retailleau, état d'alerte permanent, l'islamisme cool...La Semaine vagabonde de Denis Carreaux

TOUT LE MONDE AIME RETAILLEAU. Déclarations enamourées, déferlante de selfies en compagnie du vainqueur sur les réseaux sociaux : difficile d’échapper à la vague d’enthousiasme consécutive à l’élection de Bruno Retailleau à la tête de LR. Trois ans après le fiasco Pécresse, la droite s’est trouvé un nouveau héros. Ceux qui snobaient le terne patron des sénateurs LR trouvent aujourd’hui toutes les qualités au brillant ministre de l’Intérieur. Avec sa ligne claire et ses formules bien troussées ("La France des honnêtes gens"), Bruno Retailleau affole les sondages. Simple effet de mode? Les 99 110 électeurs LR pèsent peu à l’échelle du pays, et la popularité nouvelle du patron du parti tient beaucoup à sa présence à la tête du ministère le plus médiatique. En affichant d’emblée ses ambitions pour 2027, Bruno Retailleau joue franc jeu. Mais celui que tout le monde aime à droite prend aussi le risque de voir les obstacles se multiplier, et la liste de ses ennemis augmenter à vue d’œil.

ÉTAT D’ALERTE PERMANENT. Sidération. Traumatisme. Impuissance. Les mêmes mots reviennent à chaque fois. Les mêmes scènes aussi. Des quartiers entiers dévastés, des automobilistes piégés par les eaux, des morts et des disparus. Depuis les inondations de 2010 qui avaient fait 15 victimes dans le secteur de Draguignan, les épisodes météo violents sont de plus en plus rapprochés. À chaque fois, les mêmes questions sont soulevées, les mêmes responsabilités pointées par les pseudo-experts des plateaux de télévision. Si des erreurs ont évidemment été commises par le passé dans le Var et des Alpes-Maritimes, le risque inondation est intégré depuis longtemps. Chaque année, des millions sont investis dans nos villes et villages pour prévenir et protéger des habitants qui vivent en état d’alerte permanent.

L’ISLAMISME COOL. Encore plus efficace que dans les arrière-cours des mosquées ou sur les messageries cryptées, l’influence de l’islam radical a pris des proportions considérables sur TikTok. C’est la conclusion d’une note confidentielle du ministère de l’Intérieur, révélée par Le Figaro au lendemain de la publication du rapport choc sur les Frères musulmans. "TikTok est devenu pour la sphère islamiste l’un des viviers d’audience en ligne les plus conséquents", relève la note, évoquant "des influenceurs islamistes parfaitement au fait des codes du marketing digital". Salafistes cool, stories sur "l’art de bien parler à son mari", rhétorique séparatiste teintée d’humour, encouragements à porter le niqab : l’idéologie islamiste se répand à coups de vidéos à l’efficacité redoutable. Affolant.

CACHE CASH. Eurêka! Le ministre de la Justice a trouvé la solution pour mettre fin au narcotrafic: supprimer l’argent liquide, qui remplit les poches des petits dealers et engraisse les gros bonnets confortablement installés dans leurs luxueux penthouses à Dubaï. Sans cash, au revoir les points de deal : le raisonnement de Gérald Darmanin se tient. On imagine mal, en effet, les clients dégainer leur carte bancaire et les revendeurs leurs terminaux de paiement, trop facilement traçables. Faut-il pour autant supprimer pièces et billets? Contraindre les personnes âgées et ceux qui sont exclus du circuit bancaire à s’adapter? Si on suit cette logique, on pourrait aussi interdire les voitures, qui provoquent des accidents, prohiber le travail, qui entraîne des maladies professionnelles, et même stopper l’activité humaine, qui met en danger la planète. Tout serait ainsi réglé.

LE BON SENS PRÈS DE CHEZ NOUS. Une semaine après l’Assemblée, le Sénat vient d’adopter un texte interdisant le démarchage téléphonique. Dans un peu plus d’un an, le 11 août 2026 précisément, fini les appels incessants pour vous fourguer des fenêtres, des contrats obsèques, des forfaits téléphoniques ou des détecteurs d’ondes extraterrestres. Un soulagement pour la plupart d’entre nous ! Dans le même temps, la France va assister au retour surprenant de la consigne des bouteilles en verre. Abandonnée depuis les années 80, cette solution facile et écologique sera (ré) expérimentée dans quatre régions à compter du 12 juillet. Quel rapport, me direz-vous, entre la consigne et l’interdiction du démarchage? Des mesures de bon sens dans les deux cas. Pas si fréquent par les temps qui courent.

PASSION F1. Une ambiance de folie, une marée humaine dans les tribunes comme dans les rues, des pelouses prises d’assaut et des terrasses bondées: l’engouement pour le Grand Prix de Monaco semble n’avoir jamais été aussi fort. Avec ses pilotes stars, ses people et son champion national, Charles Leclerc, qui pourrait bien offrir une deuxième victoire consécutive à son pays, Monaco coche toutes les cases de la passion F1. Cette année encore, le rendez-vous monégasque est bien parti pour confirmer un statut que tous les autres lui envient : celui de roi des grands prix.