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Troyes : élu maire en 1995, François Baroin a passé la moitié de sa vie à la tête de la ville

Troyes : élu maire en 1995, François Baroin a passé la moitié de sa vie à la tête de la ville

Les deux anniversaires sont proches. François Baroin a eu 60 ans ce samedi 21 juin 2025. Ce mercredi 25 juin 2025, cela fait 30 ans, jour pour jour, qu’il est officiellement devenu maire de Troyes. C’est donc presque la moitié de sa vie que l’homme politique a passé à la tête du chef-lieu de l’Aube. Un destin qu’il était loin d’imaginer après quelques mois à ce poste. Dans son édition du 25 juin 1996, « Le Monde » était venu à Troyes pour prendre le pouls de la ville, un an après son élection. Le jeune maire avait alors déclaré « ne pas être là pour 30 ans ».

Nous vous proposons de revenir sur ces trois décennies d’une carrière politique locale comme nationale en quelques chiffres.

3 maires

À Troyes, on aime la stabilité. François Baroin n’est ainsi que le troisième maire de la ville depuis 1947. C’est Henri Terré, ancien résistant, qui est aux commandes de la cité jusqu’en 1972. Député puis sénateur, il a aussi été président du conseil départemental entre 1949 et 1967. Réélu maire en 1971, il démissionne quelques mois plus tard et se concentre sur son mandat de sénateur.

Robert Galley, lui aussi ancien résistant et compagnon de la Libération, devient alors le deuxième occupant du poste en 1972. Également ancien ministre, il cède son fauteuil de maire à François Baroin le 25 juin 1995. L’ancien maire décide de faire cause commune avec le nouveau, et devient bientôt maire honoraire, continuant d’assister à chaque conseil municipal jusqu’à son décès en 2012.

5 ans de journalisme

Avant de se lancer en politique, François Baroin avait été journaliste sur Europe 1 pendant cinq ans, de 1988 à 1992, dont les deux dernières années au service politique. C’est Jean-Pierre Elkabbach, séduit par les qualités du jeune homme, qui lui avait proposé son premier CDD, d’une durée de six mois… Avant de l’interroger à plusieurs reprises dans le cadre de ses missions politiques. François Baroin, alors ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État, avait ainsi été accueilli ainsi par le journaliste en avril 2010 sur Europe 1 : « Bienvenue dans ces lieux que vous connaissez si bien. François Baroin, bonjour… »

Un député de 27 ans

Élu député de l’Aube le 2 avril 1993, son premier mandat national, François Baroin était à l’époque le plus jeune député de l’Assemblée nationale. Il a fait son entrée dans l’hémicycle à l’âge de 27 ans, 9 mois et 7 jours. Élu député à quatre reprises, dont la dernière fois en juin 2012, il a par ailleurs été sénateur de l’Aube entre octobre 2014 et octobre 2017, avant de démissionner pour respecter la loi sur le non-cumul des mandats en France.

13 ans sans portefeuille de ministre

François Baroin n’a plus occupé de fonction ministérielle depuis 13 ans. Entré pour la première fois au gouvernement à la suite de l’élection de Jacques Chirac à la présidence de la République en 1995, il était alors porte-parole du gouvernement d’Alain Juppé. Un poste qu’il retrouve en 2010, avant de devenir ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie du gouvernement de François Fillon, du 29 juin 2011 au 10 mai 2012. Ce qui a été sa dernière mission gouvernementale à ce jour.

François Baroin était présent aux côtés d'Alain Juppé et Jacques Chirac, lors de sa victoire au second tour de l'élection présidentielle de 1995. (Archive) RINDOFF-FIZET / BESTIMAGE
François Baroin était présent aux côtés d'Alain Juppé et Jacques Chirac, lors de sa victoire au second tour de l'élection présidentielle de 1995. (Archive) RINDOFF-FIZET / BESTIMAGE

En retrait de la politique partisane depuis novembre 2017 et la fin de son mandat de sénateur, cela ne l’empêche pas d’être régulièrement cité parmi les potentiels Premiers ministres. Notamment en 2024, avant que Michel Barnier ne soit nommé, puis comme son éventuel successeur. Il a aussi pu être pressenti comme candidat à la primaire des Républicains pour l’élection présidentielle. Début octobre 2020, il avait indiqué, après réflexion, aux cadres de son parti, qu’il ne postulerait pas pour 2022.

1 400 voix de différence

Le dimanche 18 juin 1995, au soir du deuxième tour des élections municipales à Troyes, la liste menée par François Baroin l’emporte avec 48,5 % des voix contre 40,8 % pour la liste de gauche, soit un différentiel de 1 400 bulletins de vote. Également présent au second tour, le Front national récolte 10,6 % des voix. Ce second tour est unique sur les trois dernières décennies. En 2001, 2008, 2014 et 2020, la liste de François Baroin est élue dès le premier tour de scrutin.

8 conseillers toujours à ses côtés

Le conseil municipal de Troyes se compose de 49 conseillers. Parmi ceux-ci, 8 qui figuraient sur la première liste menée par François Baroin en 1995 font toujours partie de son équipe 30 ans plus tard, dont son premier adjoint, Marc Sebeyran. Cette stabilité d’une partie de sa garde rapprochée n’a pas empêché le sexagénaire de renouveler régulièrement son équipe, y intégrant même des opposants du passé.

81 communes en une collectivité

Depuis le 1er janvier 2017, François Baroin est également le président de Troyes Champagne Métropole, communauté d’agglomération qui regroupe le Grand Troyes et différentes communautés de communes des environs. La collectivité pèse lourd dans le département, puisqu’elle regroupe pas moins de 180 000 habitants répartis dans 81 communes. Soit plus de la moitié des 310 000 habitants de l’Aube.

2026 et les prochaines municipales

La question commence à occuper une partie des conversations du samedi matin sur la place des Halles ou dans les tribunes de l’Estac, le club de football de la ville dont il est l’un des plus fervents supporters : François Baroin briguera-t-il un sixième mandat de maire en mars 2026 ?

L’intéressé n’a pas encore livré de réponse définitive, mais tout porte à croire qu’il sera candidat à sa propre succession. C’est en tout cas ce que pensent ses principaux opposants, qui commencent à fourbir leurs arguments. Des chantiers au long cours sont lancés, comme l’électrification de la ligne ferroviaire Paris-Troyes, l’un de ses chevaux de batailles des trente dernières années. Cela mettra la préfecture de l’Aube à une heure de la capitale et renforcera son attractivité. Difficile d’imaginer François Baroin lâcher les manettes pour ce moment historique pour lequel il a tant mouillé sa chemise.

Le Parisien

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