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VIDEO. "Je n'ai pas d'interlocuteur, bordel de merde" : quand Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti s'écharpaient sur la gestion des émeutes en Nouvelle-Calédonie

VIDEO. "Je n'ai pas d'interlocuteur, bordel de merde" : quand Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti s'écharpaient sur la gestion des émeutes en Nouvelle-Calédonie

Un documentaire, diffusé dimanche sur France 5, dévoile les coulisses d'une réunion gouvernementale houleuse, notamment entre le ministre de la Justice et celui de l'Intérieur.

C'est une séquence rare à laquelle a pu assister Yann L'Hénoret, auteur du documentaire Tempête : 100 jours dans les tourments du ministère de l'Intérieur, diffusé sur France Télévisions dimanche 6 juillet. Le réalisateur, qui a suivi Gérald Darmanin, à la fin de son passage à Beauvau, a été le témoin privilégié d'une cellule interministérielle de crise, le 16 mai 2024, au sujet de la Nouvelle-Calédonie, alors en proie depuis quatre jours à des émeutes, qui ont finalement fait 14 morts et causé plus de deux milliards d'euros de dégâts.

Dans la salle de crise, où sont réunis plusieurs ministres autour du chef du gouvernement Gabriel Attal, la tension se cristallise entre les ministres de l'Intérieur et de la Justice. "On a fait 200 interpellations. Si je puis me permettre, combien y en a-t-il qui sont allés en prison ?", demande Gérald Darmanin à des hauts gradés des forces de l'ordre, qui sont en visioconférence. "Monsieur le ministre, aucun", lui répond-on. "Bon, c'est quand même un problème. Au bout d'un moment, les flics, ils vont se faire tirer dessus. Ils vont mourir parce qu'on interpelle des gens et que personne ne les met en prison. On a un petit sujet", s'agace-t-il.

"On ne peut pas caricaturer les choses de cette façon. Je pense que si on arrête un assassin, il va en taule. Il ne faut pas exagérer, rétorque Eric Dupond-Moretti. Ceux qui font l'objet de procédures judiciaires aujourd'hui, c'est pour des barrages routiers", et non pour les tirs ayant visé des policiers. Mais Gérald Darmanin insiste : "Il y a aussi un message de fermeté : 200 interpellations, et pas un mandat de dépôt, c'est quand même un problème." Le Premier ministre, Gabriel Attal, enfonce lui aussi le clou : "S'il pouvait y avoir quelques exemples, ça serait bien."

La conversation s'oriente alors sur l'absence, sur place, du procureur de la République, en déplacement à l'étranger quand les émeutes ont éclaté. Ce qui complique la remontée d'informations et la transmission de consignes sur la réponse pénale à apporter aux émeutes, tente d'expliquer Eric Dupond-Moretti. "Je veux bien que vous me reprochiez que le procureur ne soit pas là. Quand le procureur se barre à Fidji, il ne dit pas monsieur le ministre, je vais à Fidji. Pour ne rien vous cacher, on a tenté de le joindre, il n'y avait pas de liaison téléphonique", se défend Eric Dupond-Moretti. Quelques instants plus tard, ce dernier tente de nouveau de faire entendre son point de vue, une fois la réunion terminée, lors d'un aparté avec Gérald Darmanin et Gabriel Attal. "Je n'ai pas d'interlocuteur, bordel de merde", s'agace le ministre de la Justice devant eux.

Francetvinfo

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