Non, le dodo n’était pas stupide et maladroit


Quand Karen Fawcett s’est lancée dans la conception d’un modèle réaliste de dodo, la paléoartiste savait qu’elle s’apprêtait à relever “un défi de taille”, raconte la BBC.
L’oiseau, qui vivait sur l’île Maurice jusqu’à son extinction, au XVIIe siècle, causée par les colons et leurs animaux débarqués sur l’archipel, n’a laissé que peu de traces de son passage sur la planète.
Du dodo, nous n’avons aujourd’hui qu’“une tête momifiée et émaciée connue sous le nom de ‘dodo d’Oxford’, accompagnée d’un morceau de peau qui y était autrefois attaché (ces deux éléments sont les seuls tissus mous encore existants) ; les restes d’une plume ; une tête à Copenhague ; une partie de bec à Prague ; et des moulages en plâtre d’un pied moisi, lui-même perdu quelque part au XIXᵉ siècle”, liste le média public britannique.
Il existe toutefois de nombreuses représentations de l’animal. Mais les scientifiques estiment aujourd’hui que peu d’entre elles reflètent l’apparence réelle du volatile.
Plus de trois siècles après sa disparition, on imagine souvent le dodo comme un petit oiseau trapu, balourd et idiot, pourvu d’un gigantesque bec biscornu.

Des caractéristiques que l’on retrouve notamment dans le célèbre tableau du peintre néerlandais Roelandt Savery intitulé Le Dodo.
“On pense que Savery s’est inspiré d’un oiseau mal empaillé et qu’il a manifestement exagéré certains traits, mais sa représentation est devenue l’image de dodo la plus célèbre au monde”, explique la BBC.
Comme lui, de nombreux artistes qui ont représenté l’animal n’en avaient jamais vu de leur vie. Et ont contribué à répandre de nombreuses croyances erronées à son sujet.
En réalité, le dodo était bien différent de l’idée qu’on se fait de lui dans l’imaginaire collectif.

Des recherches récentes ont permis de démontrer que “le dodo était probablement bien plus grand, plus élancé, plus léger et plus droit qu’on ne l’a longtemps cru, avec des pattes relativement longues et solides ainsi que des membres robustes qui lui permettaient de se déplacer rapidement dans son habitat forestier dense et rocailleux”, rapporte la BBC.

Il devait également mesurer environ un mètre de haut et était “doté d’un bec redoutable” qui lui permettait de “consommer de gros fruits”.
De nouvelles conclusions qui ont, note la BBC, bouleversé “l’image du dodo comme animal stupide et maladroit, voué d’une manière ou d’une autre à l’extinction”.—
Courrier International