« Si on devait limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C d’ici 2050, il faudrait arrêter de voler »

La Croix : On a l’habitude de dire que l’aviation pollue énormément. Quel est réellement l’impact climatique du secteur ?
Jérôme du Boucher : L’aviation a deux grandes catégories d’impacts climatiques. Le premier correspond à l’émission de CO2 liée à la combustion du carburant en vol. Ces molécules restent dans le ciel des centaines d’années et piègent le rayonnement infrarouge émis par la terre, ce qui fait effet de serre et provoque le réchauffement. Le deuxième, moins connu, est dû à la création de traînées de condensation, ces grandes lignes blanches que l’on voit derrière les avions, qui sont formées de nuages de cristaux de glace. Selon les cas de figure, elles peuvent rester plus ou moins longtemps dans l’atmosphère et avoir un effet qui peut aussi être très réchauffant. Ce second effet est plus difficile à mesurer mais on estime qu’il double l’impact de l’effet CO2.
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