Musk devrait s'occuper de ses entreprises, pas de politique, critique le ministre américain des Finances

Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a estimé dimanche que le multimilliardaire Elon Musk, qui a annoncé la veille la création de sa propre formation politique, devrait être encouragé à se consacrer à ses entreprises plutôt que de faire de la politique.
• À lire aussi: Musk contre Trump: un pari politique risqué
• À lire aussi: Nouveau parti politique: Elon Musk a-t-il une réelle chance de gagner son pari?
• À lire aussi: Elon Musk lance sa formation politique: le «Parti de l’Amérique»
«Je pense que les conseils d’administration de ses différentes entreprises voulaient qu’il revienne diriger ces entreprises, ce à quoi il est meilleur que quiconque», a réagi M. Bessent, interrogé sur CNN pour savoir si l’annonce de l’homme le plus riche du monde inquiétait l’administration Trump.
«J’imagine que ces conseils d’administration n’ont pas apprécié cette annonce d’hier et vont l’encourager à se concentrer sur ses activités d’entrepreneur, pas sur ses activités politiques», a-t-il poursuivi.
Selon lui, «les principes» défendus par la commission dirigée par M. Musk ont «été très populaires» mais, «lorsque l’on regarde les sondages, Elon ne l’était pas».
Musk et Trump ont été très prochesElon Musk a contribué à hauteur de plus de 270 millions de dollars à la campagne du républicain pour la Maison-Blanche et a, notamment, piloté le Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) destiné à réduire drastiquement les dépenses fédérales. Il était un habitué du Bureau ovale.
Il a quitté le DOGE en mai pour reprendre en main ses entreprises et en particulier le spécialiste des véhicules électriques Tesla, dont l’image et les ventes souffraient dans le monde du fait de cette collaboration.
Peu après, les deux hommes ont durement et très publiquement ferraillé au sujet du projet de loi budgétaire de Donald Trump.
Fermement opposé à ce texte, dont il dénonce l’impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.
Il a mis sa menace à exécution samedi, au lendemain de la promulgation en grande pompe de la «grande et belle loi» de Donald Trump, en annonçant la création de sa formation, le «Parti de l’Amérique».
«En plongeant encore plus profondément dans la politique..., Musk part exactement dans la direction opposée de ce que les actionnaires/investisseurs de Tesla veulent qu’il fasse pendant cette période cruciale dans l’histoire de Tesla», a commenté dimanche Dan Ives, analyste de Wedbush.
«Si le cœur des supporteurs de Musk le soutient coûte que coûte à chaque tournant, il y a un sentiment général d’épuisement de la part de nombreux investisseurs de Tesla lié au fait que Musk persiste sur la voie politique», a-t-il relevé, soulignant que le «soulagement initial» de son départ du DOGE avait été «de courte durée».
«La situation a pris une mauvaise tournure» avec cette annonce, a estimé M. Ives.
Dans les échanges électroniques lors de l’ouverture de la Bourse de New York, l’action Tesla – très volatile depuis toujours – reculait de 0,85% dimanche à la mi-journée.
LE Journal de Montreal