La plupart des entrepreneurs abordent la culture de manière erronée. Voici ce qu'ils oublient.

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L'entrepreneuriat ne se résume pas à l'innovation ou à l'investissement. C'est l'acte d'entrer dans un domaine – un espace-temps économique – défini par ses propres normes, attentes et comportements. Les entrepreneurs qualifient souvent ces forces contextuelles de « culture », mais ils expliquent rarement ce que ce terme signifie réellement. En pratique, la culture n'est pas une question abstraite ou théorique ; c'est l'infrastructure même qui régit le comportement des entreprises dans un domaine donné.
Un domaine d'activité n'est pas seulement une opportunité de marché. C'est une nouvelle géographie ou un nouveau secteur d'activité dans lequel un entrepreneur s'implante pour créer une entreprise ou initier une nouvelle transaction. Chaque domaine s'inscrit dans un espace-temps spécifique, et chaque espace-temps hérite d'une culture vivante et dynamique. Les entrepreneurs qui ne comprennent pas cette culture sont confrontés à des contraintes non pas dues à des lois écrites, mais à des normes tacites : ce que les gens attendent, comment ils interagissent, ce qu'ils valorisent et ce à quoi ils font confiance.
L'interdépendance entre le droit et la cultureLa culture n'est pas séparée du droit. Elle en est le fondement. Les systèmes juridiques contemporains ne sont pas conçus en vase clos ; ils sont légiférés à travers le prisme des coutumes socio-économiques dominantes. Ces coutumes forment la frontière invisible de ce qui est acceptable ou attendu. Ainsi, la culture est la source première du contexte juridique, et non pas simplement son reflet. Les lois sont rédigées à partir d'hypothèses sur le comportement des individus. Elles sont structurées autour de ce que la société autorise et interdit, ce qui est lui-même un dérivé de la culture.
Comprendre cette interdépendance entre droit et culture n'est pas une option pour les entrepreneurs : c'est fondamental. Les règles régissant tout espace-temps, qu'elles soient juridiques ou commerciales, reflètent le comportement des personnes qui le composent. Elles reflètent les normes acceptées, l'étiquette tacite des interactions et la confiance ou la méfiance systémique qui alimente l'économie. En termes plus simples, les règles du jeu sont fixées par le fonctionnement de la société. Et la société fonctionne selon la culture qui la façonne.
Pourtant, la plupart des entrepreneurs abordent la culture comme un sujet secondaire, à gérer par le biais de l'image de marque, de la communication ou des RH internes. C'est une erreur. La culture n'est pas un ajout à l'entreprise. C'est le contexte dans lequel elle évolue. Étudier la réglementation sans étudier la culture, c'est comme apprendre les mots d'une langue sans en comprendre le sens. On peut se conformer sur le papier, mais échouer dans la pratique.
La culture d'entreprise ne doit pas être généralisée ni importée. Elle doit être adaptative et contextuelle. Chaque projet entrepreneurial s'inscrit dans un espace-temps local, et la culture de l'organisation doit en être le reflet. Une entreprise implantée à Tokyo ne peut pas adopter les règles culturelles de Seattle. Une start-up fintech ne doit pas adopter les mêmes principes culturels qu'une entreprise manufacturière traditionnelle. La culture organisationnelle, en ce sens, n'est pas un choix, c'est une nécessité. Elle doit refléter l'espace-temps dans lequel évolue l'entreprise.
C'est pourquoi les études culturelles sont plus essentielles que les études réglementaires pour les entrepreneurs. La conformité juridique est procédurale. L'alignement culturel est stratégique. Les conseils et les conseillers juridiques peuvent fournir des interprétations des réglementations existantes, mais c'est l'entrepreneur, qui est l'architecte de l'entreprise, qui doit comprendre le contexte plus profond qui entoure ces lois. Sans cette compréhension, la conformité juridique devient superficielle et l'organisation reste culturellement incompatible avec le domaine qu'elle vise à servir.
Les entrepreneurs doivent devenir des anthropologues de leur espace-temps cible. Ils doivent étudier les schémas comportementaux, les codes symboliques, les hypothèses et les logiques inhérentes aux transactions économiques quotidiennes. Il ne s'agit pas de simples intuitions superficielles. Elles constituent le système d'exploitation du domaine. Plus un entrepreneur comprend ces codes, mieux il est en mesure de concevoir un modèle économique qui s'adapte au flux de cet espace-temps, plutôt que de le perturber.
L'alignement culturel ne se limite pas à l'entrée sur le marché. Il définit également les opérations internes. La façon dont les individus travaillent, communiquent, évaluent les risques et définissent le leadership : autant de constructions culturelles. Une organisation construite sans référence à la culture dans laquelle elle évolue aura des difficultés de cohérence interne. Elle peut recruter les bons talents , développer les bons produits et accéder aux bons capitaux, mais elle souffrira d'un décalage persistant avec son environnement. Ce décalage est à l'origine de l'échec des modèles économiques : non pas le manque d'innovation, mais le manque de résonance.
De plus, comprendre la culture permet à l'entrepreneur de décoder le « pourquoi » de chaque réglementation. Comprendre les fondements culturels d'une société permet de ne plus considérer les lois comme des règles arbitraires à suivre. On les perçoit comme des contrats sociaux issus d'une compréhension collective de l'ordre, de l'équité et du risque. Cet aspect est crucial, car il transforme la relation de l'entrepreneur à l'environnement juridique, passant de la conformité externe à la cohérence interne.
Le changement d'état d'esprit que vous devez opérerConcrètement, qu'est-ce que cela signifie ? L'entrepreneur doit passer d'une mentalité légaliste à une approche contextuelle. Au lieu de se demander « Quelles sont les règles ? », il doit se demander « Pourquoi ces règles existent-elles sous cette forme, à ce moment précis, à cet endroit précis ? » Cette question conduit à une meilleure compréhension du contexte spatio-temporel et permet de prendre de meilleures décisions, non seulement pour la planification juridique et opérationnelle, mais aussi pour le positionnement de la marque , la formation de partenariats et le développement à long terme.
Le rôle de l'entrepreneur est de synthétiser. Il ne s'agit pas seulement de réunir capital, main-d'œuvre et technologie, mais aussi de fusionner son projet avec l'ADN culturel du domaine dans lequel il évolue. Cette synthèse est ce qui rend une entreprise non seulement viable, mais aussi pérenne. Elle lui permet d'évoluer avec son espace-temps plutôt que contre lui.
En fin de compte, l'entrepreneuriat est un acte contextuel. Il n'existe pas en vase clos. Il est toujours situé, toujours ancré, toujours limité par l'espace-temps qu'il occupe. Le succès ne vient pas d'une disruption aveugle ; il vient d'un alignement judicieux. Les entrepreneurs doivent donc considérer la culture non pas comme une variable, mais comme une constante, qui définit les possibilités et les limites de leur domaine d'activité.
L'entrepreneuriat ne se résume pas à l'innovation ou à l'investissement. C'est l'acte d'entrer dans un domaine – un espace-temps économique – défini par ses propres normes, attentes et comportements. Les entrepreneurs qualifient souvent ces forces contextuelles de « culture », mais ils expliquent rarement ce que ce terme signifie réellement. En pratique, la culture n'est pas une question abstraite ou théorique ; c'est l'infrastructure même qui régit le comportement des entreprises dans un domaine donné.
Un domaine d'activité n'est pas seulement une opportunité de marché. C'est une nouvelle géographie ou un nouveau secteur d'activité dans lequel un entrepreneur s'implante pour créer une entreprise ou initier une nouvelle transaction. Chaque domaine s'inscrit dans un espace-temps spécifique, et chaque espace-temps hérite d'une culture vivante et dynamique. Les entrepreneurs qui ne comprennent pas cette culture sont confrontés à des contraintes non pas dues à des lois écrites, mais à des normes tacites : ce que les gens attendent, comment ils interagissent, ce qu'ils valorisent et ce à quoi ils font confiance.
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