Le gouvernement présente les prochaines étapes de l'enquête sur le travail non rémunéré dans le secteur aérien
Le gouvernement fédéral a présenté les prochaines étapes qu'il suivra dans son enquête sur le travail non rémunéré dans l'industrie aérienne , indiquant qu'il consultera les employés et les employeurs et organisera deux tables rondes avec les parties prenantes.
La ministre de l'Emploi, Patty Hajdu, a annoncé l'ouverture d'une enquête en août, en pleine grève des agents de bord chez Air Canada, déclarant qu'elle trouvait « profondément troublante » la principale plainte du syndicat, selon laquelle les agents de bord ne sont pas payés pour les tâches effectuées lorsque les avions ne sont pas en vol.
Lundi, Emploi et Développement social Canada a annoncé que des tables rondes avec les intervenants de l’industrie auront lieu les 23 et 24 septembre et les 2 et 3 octobre.
Ottawa a également fixé au 17 octobre la date limite pour la réception des commentaires. Le ministère a indiqué qu'il publierait les résultats dès que possible.
« Toutes ces informations seront recueillies et diffusées dans un rapport qui sera rendu public au début du mois de décembre, et nous pourrons alors prendre les mesures appropriées », a déclaré Hajdu à La Presse Canadienne lors d'une entrevue.
Hajdu a déclaré que la question clé qu'elle se pose est de savoir s'il existe une échappatoire qui permet aux employeurs d'éviter leurs obligations de rémunérer équitablement les agents de bord pour leur travail.
La ministre a déclaré que ce processus pourrait donner lieu à une nouvelle loi visant à combler les lacunes du Code du travail. Elle a ajouté qu'Ottawa souhaite être « très prudent » quant à ses prochaines actions, s'assurant de « respecter le droit des membres et des employeurs de négocier les conditions de travail comme ils l'entendent », a déclaré Mme Hajdu lundi dans son bureau de Gatineau.
« Nous savons également que les Canadiens, à juste titre, ne supportent pas le travail non rémunéré, et nous devons donc aller au fond des choses. »
En août, Hajdu a invoqué l’article 107 du Code canadien du travail pour mettre fin à la grève et au lock-out d’Air Canada et a ordonné au Conseil canadien des relations industrielles d’intervenir.
Le conflit du travail a bloqué des centaines de vols pendant la période estivale chargée des voyages.
La grève de trois jours a pris fin le 19 août avec l'aide d'un médiateur fédéral, et les deux parties sont parvenues à un accord provisoire, qui comprenait une augmentation de salaire de 12 pour cent cette année pour la plupart des agents de bord juniors et une augmentation de 8 pour cent pour les membres plus expérimentés, suivie d'augmentations plus faibles au cours des années suivantes.
Les agents de bord ont massivement voté pour rejeter cet accord plus tôt ce mois-ci, renvoyant la question des salaires à la médiation et éventuellement à l'arbitrage si le conflit n'est pas résolu, une décision qui n'affecte pas les opérations de vol.
Les agents de bord se mobilisent mardiLe syndicat a soutenu que les membres d'équipage de cabine qu'il représente ne sont pas payés équitablement et ne sont pas correctement rémunérés pour le temps qu'ils doivent passer au travail lorsque les avions ne sont pas en vol.
Il est indiqué que les agents de bord travaillent en moyenne 35 heures par mois gratuitement.
Air Canada a déclaré avoir proposé des améliorations aux salaires, aux pensions et aux avantages sociaux, ainsi qu'un nouveau volet contractuel qui reconnaît le temps au sol.
Hajdu a déclaré que les allégations concernant le travail non rémunéré ne peuvent pas rester sans réponse.
« Il est vraiment important de comprendre quelle est la racine de cette allégation, comment elle est née, quels sont les recours et ce que toutes les parties pensent être le meilleur recours », a-t-elle déclaré.
« Ce n'est évidemment pas une spécificité canadienne. Il s'agit d'une approche sectorielle. Mais le Canada peut montrer l'exemple en résolvant ce qui me semble être un irritant profond pour les travailleurs de ce secteur. »
D'autres compagnies aériennes nord-américaines ne rémunèrent pas leurs agents de bord pour le temps passé au sol avant et après les vols, conformément à leurs conventions collectives. Les agents de bord d'United Airlines et d'autres compagnies ont récemment cherché à renégocier leurs contrats afin d'y inclure la rémunération au sol.
Les agents de bord représentés par le SCFP devraient se rassembler sur la Colline du Parlement mardi pour demander la fin de ce qu'ils qualifient de travail non rémunéré dans l'industrie aérienne nationale.
cbc.ca