Une nouvelle planète rare découverte à 400 années-lumière de la Terre

Une nouvelle planète a été découverte à environ 400 années-lumière de la Terre. Baptisée TOI-4465 b, ce corps céleste géant et gazeux est semblable à Jupiter .

Cette découverte a été réalisée grâce à la mission TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) de la NASA et au réseau de scientifiques citoyens d'Unistellar. Franck Marchis est astronome senior à l'Institut SETI et directeur scientifique d'Unistellar.

Il a déclaré à l' Express : « Cette planète est scientifiquement importante car elle aide à combler une lacune dans notre compréhension des systèmes planétaires.

« Jusqu’à présent, nous détectons principalement des Jupiters chauds orbitant très près de leur étoile, contrairement aux géantes gazeuses froides de notre propre système solaire.

« TOI-4465 b se situe quelque part entre les deux - un Jupiter « tempéré », offrant une étude de cas précieuse de géantes gazeuses qui comblent le fossé entre les géantes gazeuses les plus prolifiques et celles de notre voisinage solaire. »

TOI-4465 b est un exemple rare de grande planète dense qui orbite autour de son étoile tous les 102 jours. En tant qu'exoplanète à longue période, il était notoirement difficile de confirmer son existence, car les chances d'observer un autre transit étaient minces. Une géante à longue période est une grosse planète, comme Jupiter, qui met beaucoup de temps à orbiter autour de son étoile.

Zahra Essack, chef d'équipe et chercheuse à l'Université du Mexique, a déclaré : « Cette découverte est importante car les exoplanètes à longue période, définies comme ayant des périodes orbitales supérieures à 100 jours, sont difficiles à détecter et à confirmer en raison des possibilités d'observation et des ressources limitées.

« Par conséquent, elles sont sous-représentées dans notre catalogue actuel d'exoplanètes. L'étude de ces planètes à longue période nous permet de mieux comprendre comment les systèmes planétaires se forment et évoluent dans des conditions plus modérées. »

Les données ont été recueillies auprès de 24 observateurs du Royaume-Uni, des États-Unis, du Japon, de Nouvelle-Zélande, d'Allemagne , de France, d'Italie, de Suisse, des Pays-Bas et d'Autriche. Vingt et un d'entre eux étaient des astronomes amateurs.

La signature de transit de la planète n'a été détectée qu'une seule fois dans les données TESS. La signature de transit est un terme utilisé pour décrire la faible baisse de luminosité d'une étoile qui se produit lorsqu'une planète passe devant elle. C'est un indice qu'une planète pourrait être en orbite autour de cette étoile.

La signature planétaire de TOI-4465 b a incité l'auteur principal de l'étude à recueillir des données sur la vitesse radiale de la cible. Cette vitesse correspond à celle à laquelle une étoile se rapproche ou s'éloigne de notre planète, généralement sous l'effet de la gravité de cette dernière.

Grâce à ces données, ils ont prédit le prochain événement de transit et ont prévenu les astronomes de l'Institut SETI.

Sous la direction experte des scientifiques du SETI, les astronomes citoyens d'Unistellar ont ensuite capturé ce qui a été décrit comme un événement « long et difficile ».

Même si le transit a duré environ 12 heures, la nature mondiale du réseau a permis de coordonner les observations pour couvrir l’ensemble de l’événement.

Comme les experts n'étaient pas sûrs du moment exact où la planète passerait devant son étoile, les astronomes ont observé pendant trois jours.

M. Marchis a déclaré : « TOI-4465 b est la géante à longue période la plus massive à avoir transité par une étoile de métallicité subsolaire. » Il s'agit d'une étoile contenant moins d'éléments autres que l'hydrogène et l'hélium que notre Soleil.

Il a ajouté : « C'est un excellent candidat pour des observations de suivi de son atmosphère, il y a donc de bonnes chances que le JWST (télescope spatial James Webb) observe cette planète à un moment donné dans le futur. »

M. Marchis a déclaré que les personnes équipées d'un télescope numérique intelligent peuvent désormais observer et confirmer les exoplanètes depuis leur jardin, aidant ainsi la NASA à cartographier les systèmes planétaires proches détectés par la mission TESS.

Il a ajouté : « La probabilité que TESS observe un autre transit d'une planète comme TOI-4465 b, qui ne se produit que tous les 102 jours, est faible. Le réseau SETI-Unistellar est donc essentiel à ces découvertes. »