De PayPal à Klarna, les achats en magasin en plusieurs fois : à partir de 8 euros par mois

Dès juin 2025, Klarna sera disponible sur Google Pay aux États-Unis, permettant aux utilisateurs de régler leurs achats de plus de 35 $ (environ 8 € par mois) en quatre versements sans intérêt. Parallèlement, PayPal lancera en Europe, d'ici la fin de l'année, un portefeuille sans contact NFC avec des options allant jusqu'à 24 mois. Son arrivée en Italie est prévue immédiatement après celle en Allemagne.
Ces solutions, appelées « Buy Now Pay Later » (Bnpl), révolutionnent les dépenses en magasin, en offrant d’une part une plus grande flexibilité et un accès immédiat aux biens, mais poussent aussi à des dépenses mensuelles fixes qui, ajoutées à un prêt immobilier, des factures et des abonnements divers, peuvent peser sur le budget familial au point de le compromettre.
Klarna en paiement échelonné en magasin, la situation aux USALe partenariat entre Klarna et Google marque le début d'une nouvelle ère pour les paiements numériques aux États-Unis. À partir de juin 2025, les utilisateurs de Google Pay pourront choisir « Payer en 4 » pour fractionner leurs achats supérieurs à 35 $ en quatre mensualités sans intérêt, une formule qui porte le montant total à environ 8 euros par mois.
Avec plus de 85 millions de consommateurs actifs et 600 000 boutiques partenaires, Klarna enrichit ainsi l'écosystème Google, déjà utilisé par 25 millions d'utilisateurs aux États-Unis. L'intégration ne s'arrête pas au paiement : l'application Klarna permet de gérer les expéditions, les retours et les remboursements, transformant ainsi le portefeuille numérique traditionnel en une véritable plateforme financière complète.
PayPal arrive également en ItalieD'ici fin 2025, l'Italie devrait également bénéficier du nouveau portefeuille sans contact de PayPal, déjà déployé en Allemagne et sur d'autres marchés européens. Disponible sur la dernière version de l'application pour Android et iOS, le service utilise la puce NFC et le circuit Mastercard pour permettre des paiements rapides et sécurisés dans les magasins physiques équipés.
Les utilisateurs pourront choisir de payer chaque dépense en 3, 6, 12 ou 24 mois : les trois premières mensualités seront sans intérêt, tandis que des intérêts pourront s'appliquer sur les plans plus étendus.
Qu'est-ce qui nous attend dans le futur ?Le concept de propriété privée, pierre angulaire de notre vie sociale et économique depuis des siècles, est aujourd'hui remis en question par la numérisation de tous les aspects de la vie quotidienne. Avec l'avènement d'Internet, de plus en plus d'objets et de services, des assistants vocaux aux réfrigérateurs intelligents, des livres numériques aux voitures connectées, restent formellement entre les mains des consommateurs, tandis qu'en substance, ils restent « abonnés » aux entreprises qui contrôlent les licences, les mises à jour et même l'activation.
Ce changement n’est pas seulement un changement de paradigme , il signifie que la propriété devient un droit d’accès révocable à distance, avec des risques réels de surveillance, de perturbation du service ou de manipulation par les fabricants ou les changements de propriété des entreprises, les criminels en cas de cyberattaques ou même les autorités étatiques adverses.
Alors que le marché évolue de plus en plus vers des modèles de location et d'abonnement , les alternatives « analogiques » risquent de disparaître ou de rester cantonnées à des niches. Les générations futures s'habitueront à ne pas être pleinement propriétaires de ce qu'elles utilisent au quotidien, confiant leur liberté et leur vie privée aux plateformes et contrats numériques. Dans ce scénario, le véritable enjeu sera de redéfinir les droits , les garanties et les protections de ceux qui « accèdent » aux objets qu'ils achètent et utilisent, mais n'en sont jamais propriétaires.
Quels sont les risques ?De plus, le paiement échelonné, tout en offrant flexibilité et possibilité de fractionner le versement sans intérêts en cas de paiement à temps, recèle des pièges qui peuvent se transformer en véritables pièges financiers. L'absence de frais initiaux et la simplicité d'utilisation rendent la BNPL extrêmement attractive, mais l'accumulation de plusieurs plans de paiement, pour des achats d'électronique, des abonnements, de la nourriture ou des vacances, peut rapidement conduire au surendettement , surtout en l'absence de connaissances financières comme en Italie.
Déjà en 2022, une analyse du Crif montrait que le taux de défaut des contrats BNP Paribas avait doublé par rapport à l'année précédente, soulignant un problème qui touche particulièrement les jeunes consommateurs , enclins à reporter même de petits montants sans évaluer pleinement l'engagement global. À cela s'ajoute l'absence d'une véritable évaluation de la solvabilité : contrairement aux prêts traditionnels, BNP Paribas ne requiert pas d'analyse approfondie des garanties ni des revenus de l'utilisateur, s'appuyant souvent sur des algorithmes d'intelligence artificielle simplifiés et des vérifications superficielles.
Un autre facteur de risque réside dans la faiblesse des protections juridiques : les contrats BNP Paribas peuvent prévoir des renouvellements automatiques, des pénalités de retard qui ne sont pas toujours clairement communiquées et des clauses limitant les possibilités de contestation. À long terme, l'impact sur l' historique de crédit pourrait se traduire par des difficultés d'accès à des instruments financiers plus structurés, ainsi que par une augmentation des coûts globaux si des taux d'intérêt sont appliqués à des reports plus longs.
En l’absence d’une solide éducation financière, la combinaison de ces problèmes critiques – accès facile au crédit, taux de défaut en hausse, évaluations de crédit simplifiées et protections juridiques limitées – peut transformer ce qui semble être un paiement mensuel confortable en une boucle d’endettement dangereuse.
QuiFinanza