Un récif vivant pour défendre la côte en Émilie-Romagne

Comme toute la Méditerranée, les côtes italiennes sont de plus en plus exposées aux risques causés par l’érosion, les inondations et la perte d’habitats naturels. En Émilie-Romagne, un projet innovant est en cours qui vise à contrer ces phénomènes avec un récif vivant, techniquement appelé biogénique. L'intervention repose sur l'utilisation d'huîtres et de vers sabellaires pour construire une barrière naturelle capable de protéger le littoral.
Le projet LIFE NatuReefLe projet LIFE NatuReef est cofinancé par l'Union européenne et dirigé par l'Université de Bologne. L’objectif est de créer un récif composé d’huîtres et de sabellaires indigènes car elles sont capables de contrer l’érosion sans endommager l’environnement. Ces espèces sont capables de créer des structures tridimensionnelles qui offrent une protection au littoral et favorisent la biodiversité marine.
Les partenaires impliqués sont la municipalité de Ravenne, le parc du delta du Pô en Émilie-Romagne, Proambiente Scrl, la Fondazione Flaminia et Reef Check Italia ETS. Le projet, démarré en juillet 2023, se terminera en juin 2027. Des résultats significatifs ont déjà été obtenus dès les premiers mois :
- une base de données complète ;
- simulations hydrodynamiques;
- la conception détaillée du récif.
La structure sera achevée d'ici l'automne prochain. Par la suite, la zone sera repeuplée avec des organismes marins sélectionnés. En octobre, deux classes d’élèves d’écoles de Ravenne ont participé à une activité de surveillance environnementale.
Comment la falaise est construiteLe récif est conçu comme une structure modulaire constituée de filets métalliques remplis de pierres calcaires. Les dimensions globales sont d'environ 48 mètres de large sur 100 mètres de long. Les modules seront posés sur un ou deux niveaux, créant une surface complexe facilitant la colonisation par les organismes marins.
Les concepteurs ont choisi de placer le récif de manière permanente sous le niveau de la mer, près du rivage et parallèlement à la côte. Cette configuration permet de dissiper progressivement l’énergie des vagues, réduisant ainsi l’impact des ondes de tempête et contrecarrant l’intrusion de sel.
Contrairement aux récifs artificiels traditionnels, les récifs vivants sont moins profonds et moins invasifs. L'utilisation de modules flexibles de 5 x 2 x 0,3 mètre permet une installation plus adaptable aux conditions locales du fond marin.
Érosion côtière : données et dommagesSelon l'ISPRA, en Italie, il existe 54 communes côtières où le littoral a reculé de plus de 50 % . Les principales causes sont l’urbanisation, la construction de structures rigides et la diminution de l’apport de sédiments fluviaux. Ces phénomènes sont aggravés par le changement climatique, qui entraîne une élévation du niveau de la mer et une augmentation de la fréquence des événements extrêmes.
Une étude de l'ENEA prédit que, sans interventions adéquates, d'ici 2100, environ 40 zones italiennes pourraient être sujettes à des inondations constantes. Entre 1993 et 2017, le niveau de la mer a augmenté jusqu’à 3,7 mm par an dans certaines zones de la Méditerranée . Les récifs artificiels ont montré leurs limites pour contenir ces effets et peuvent causer des dommages environnementaux et paysagers.
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