La Consulta s'en prend au gouvernement Meloni : « Deux mères ? C'est possible »

L'arrêt de la Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle remédie à l'inertie du droit avec une décision qui remédie aux problèmes critiques du beau-fils et reconnaît la légitimité de la maternité intentionnelle

C'est peut-être une coïncidence, mais cette fois encore, la Cour constitutionnelle est intervenue le même jour avec deux arrêts fondamentaux sur la question de la parentalité des couples homosexuels.
En 2021, la Cour a rendu deux arrêts dans lesquels elle a jugé que le recours à l'adoption dans des cas particuliers pour des enfants nés en Italie mais conçus à l'étranger par fécondation hétérologue par un couple de femmes et gestation pour d'autres par un couple d'hommes constituait sans aucun doute une forme importante mais pas encore entièrement adéquate de protection des intérêts du mineur car elle n'attribuait pas la paternité au parent adoptif. La Cour constitutionnelle, prenant une fois de plus acte de l'inertie du législateur, a brisé la glace et a déclaré que dans un couple de lesbiennes ayant partagé le projet de parentalité, la mère biologique et la mère intentionnelle doivent avoir les mêmes droits et devoirs au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant en ayant le même lien juridique avec les deux membres du couple.
La solution de l’ adoption dite du beau-fils était en fait exposée à des questions critiques importantes : elle était subordonnée au consentement de la mère biologique ; n'a pas permis au mineur d'avoir des relations juridiques personnelles et patrimoniales avec les proches de la mère intentionnelle (interdiction déclarée inconstitutionnelle par la Cour à nouveau en 2022) ; n'a pas protégé adéquatement la future mère en cas de rupture de la relation du couple. Désormais, les deux mères seront placées sur le même plan, avec des droits et des devoirs égaux l'une envers l'autre et envers l'enfant qu'elles désiraient toutes deux. Étant donné que la sentence est auto-applicable, il ne faudra pas une loi mais une circulaire du Ministre de l'Intérieur qui donne des instructions aux Bureaux d'État Civil pour reconnaître le statut de parent aux futures mères ainsi qu'aux anciennes actuellement considérées comme adoptives seulement.
Mais attention à ne pas tirer de cet arrêt un droit égal en ce sens pour les couples homosexuels masculins. En fait, contrairement à la fécondation hétérologue, pratique autorisée pour les couples hétérosexuels et interdite comme illégitime pour les couples lesbiens, la maternité de substitution – à laquelle les couples homosexuels masculins doivent évidemment recourir pour procréer – reste un comportement beaucoup plus grave, car il s’agit d’un crime qui s’étend à un niveau universel . Ainsi, pour les couples homosexuels masculins, le parent intentionnel reste adoptif, mais au prix d’une auto-dénonciation et d’une exposition au risque d’une condamnation pénale. C'est pour cette raison qu'on dit que le délit universel de gestion pour autrui a un effet principalement dissuasif.
Il n’y a pas non plus, enfin, de contradiction entre l’ouverture significative de cet arrêt et la clôture de l’ arrêt contemporain sur l’accès des femmes célibataires à la fécondation hétérologue. Ici, en effet, écrit la Cour, nous ne sommes pas en présence d’un enfant déjà né dont les droits doivent être protégés mais d’un enfant dont on prétend qu’il est né au nom d’un hypothétique droit à la parentalité. La Cour nie l’existence d’un tel droit dans notre système juridique parce qu’il est toujours préférable de créer les conditions pour qu’un enfant ait deux parents plutôt qu’un seul.
Il n'y a pas non plus de contradiction avec l'arrêt par lequel la Cour s'est ouverte il y a quelques semaines à l'adoption internationale par des célibataires, car, une fois de plus, nous sommes en présence d'un enfant déjà né qui, au nom de son intérêt, est mieux adopté par une personne seule plutôt que de rester dans un état d'abandon, de misère ou de pauvreté. Le législateur conserve toutefois le pouvoir discrétionnaire d'ouvrir également la fécondation hétérologue aux célibataires. En définitive, avec ces deux arrêts, la Cour semble être allée jusqu'aux colonnes d'Hercule sur le sujet de la filiation des couples homosexuels. Au-delà, c’est au législateur, et non au juge, qu’il appartient d’intervenir.
l'Unità