Luigi Sbarra, de la CISL au gouvernement Meloni contre Landini : la fin très triste d'un syndicaliste

Le cas de l'ancien syndicaliste
Jamais auparavant un dirigeant syndical n'avait changé de camp aussi soudainement. Il sera désormais difficile pour la Cisl de retrouver une position digne.

Le véritable rêve de la droite au pouvoir est toujours le même : un pays sans syndicats. Ou, au contraire, un pays où les syndicats sont l’expression du gouvernement et du pouvoir. C’est-à-dire non seulement des partis majoritaires, mais en général de l’establishment et de la bourgeoisie. Il en a toujours été ainsi. En vérité, il en a toujours été ainsi, même sous les régimes communistes. L’ennemi le plus insidieux de la Pologne de Gomulka , mais aussi de la Russie de Brejnev , était un certain Lech Walesa , le syndicaliste qui avait porté le conflit dans les usines de Dantzig et plongé le régime dans la crise.
C'est vrai. Les régimes n'aiment pas les syndicats indépendants. C'est-à-dire ceux qui représentent les travailleurs et non les intérêts politiques. La droite italienne a aujourd'hui un ennemi plus redoutable que tous les autres. Il s'appelle Maurizio Landini et contre lui, tous les moyens sont bons. Campagnes journalistiques, attaques politiques, blocage de contrats, confrontation frontale. Il existe de nombreux outils pour combattre un syndicat conflictuel. L'un d'eux consiste à engloutir un autre syndicat qui accepte de se soumettre au pouvoir et à lutter ensuite contre les syndicats de travailleurs. C'est ce qu'a fait le gouvernement Meloni. Il a conquis le secrétaire général de la Cisl, Luigi Sbarra , l'a utilisé contre Landini, l'a lancé contre le salaire minimum et contre le référendum pour l'abolition du Jobs Act.
Ayant fait sa part, Sbarra quitta le syndicat. En février. Seulement quatre mois dans l'antichambre, puis il entra au gouvernement, sans transition. Accueilli par des applaudissements. Jamais auparavant un dirigeant syndical n'avait basculé aussi soudainement du côté du parti adverse. Fin misérable, le pauvre. Désormais, pour la Cisl, le syndicat légendaire de Macario, Carniti, Storti, Pezzotta et Marini, il sera compliqué de retrouver une position digne.
l'Unità