Interstices dans la Cour

Ni la fuite de la longue liste des conseillers du président de la Cour suprême, Hugo Aguilar, ni le dénigrement de certains hauts fonctionnaires nouvellement nommés au sein du nouvel organe administratif et du tribunal disciplinaire n'ont été considérés comme une simple coïncidence. Bien au contraire.
« C'est un tir ami », ont-ils déclaré aux étages supérieurs du siège de la Cour suprême de justice lorsqu'ils ont reçu, tôt hier, l'avis de manifestation appelé par le Mouvement des personnes handicapées. L'entrée principale du siège vieillissant est restée fermée et une clôture empêchait quiconque d'approcher.
Un groupe d'anciens travailleurs de Luz y Fuerza del Centro avait investi les entrées du Zócalo de la capitale. D'un côté, des représentants du Mouvement collectaient des signatures pour soutenir leur demande d'audience.
La demande était justifiée. L'Assemblée plénière débattra de la proposition de la ministre Lenia Batres Guadarrama visant à résoudre le recours constitutionnel n° 182/2024 déposé par la Commission des droits de l'homme de l'État du Michoacán. En résumé, cette proposition favorisera une modification de la norme constitutionnelle relative à la consultation préalable des personnes handicapées.
Entre 2016 et 2023, a-t-il expliqué, la précédente assemblée plénière du SCJN a invalidé – par le biais d’actions d’inconstitutionnalité – 50 décrets présidentiels, invoquant un manque de consultation avec ce groupe vulnérable.
La nouvelle Cour, soutient le juge Batres Guadarrama, devrait abandonner ce critère, « qui confond la protection que l'État devrait leur fournir avec le paternalisme », et conclure que le droit à la consultation préalable n'est exécutoire que lorsqu'il est demandé par les personnes handicapées ou leurs organisations.
Les organisations ont cherché à faire valoir leurs arguments et à exiger que ces consultations soient préalables, éclairées, accessibles, transparentes, significatives et disposent de mécanismes adéquats pour garantir que les commentaires soient reflétés dans les décisions finales.
La proposition du ministre Batres Guadarrama a commencé à être discutée la semaine dernière et a suscité un débat intense entre le rapporteur et la ministre déléguée, Yasmín Esquivel Mossa, qui soutient que le droit à la consultation implique le respect de la dignité des personnes handicapées et la reconnaissance de leur autodétermination.
Le premier mois de sessions de la nouvelle Cour est écoulé. Elle a tardé à résoudre les affaires héritées du passé. Et les divisions se font de plus en plus sentir, notamment sur les questions qui ont retenu l'attention du public. C'est notamment le cas des plateformes numériques, qui sont en état d'alerte maximale en prévision de la décision imminente de la Cour suprême en séance plénière concernant l'injonction déposée contre le Code des impôts de Mexico, qui impose une taxe de 2 % aux fournisseurs de ces services.
Les propriétaires d'entreprises de ce secteur se plaignent d'un traitement fiscal discriminatoire et mettent en garde contre l'impact économique qu'aura cette mesure, car elle affectera les communautés de livraison, les petites et moyennes entreprises qui dépendent fortement de ce type de service de livraison et les millions de consommateurs qui utilisent ce type de service quotidiennement.
Effets secondaires
PYRRHIQUE. Après trois mois et un conflit interne qui a brisé l'unité au sein de l'équipe des Dolphins, le gouvernement de l'État de Mexico appliquera, à compter de demain, l'augmentation des tarifs des transports publics exigée par les concessionnaires. Dans 77 des 125 municipalités, l'augmentation sera de deux pesos, le tarif minimum passant ainsi de 12 à 14 pesos pour les cinq premiers kilomètres. Une farce, car se rendre à Mexico coûte 25 pesos pour les résidents de l'État de Mexico.
Eleconomista