La Fed gèle les taux : votre prêt immobilier et vos prêts resteront chers à cause des tarifs douaniers.

La Réserve fédérale (Fed) a décidé de maintenir son taux directeur inchangé entre 4,25 % et 4,5 %, ce qui maintiendra les coûts des prêts hypothécaires, des prêts automobiles et des cartes de crédit à des niveaux élevés pour des millions d'Américains. La principale raison de cette paralysie : l'incertitude générée par les nouveaux droits de douane imposés par le président Trump, qui menacent de raviver l'inflation.
Washington, D.C. – Dans une décision qui impacte directement le budget des ménages américains, le Comité fédéral de l'open market (FOMC) de la Réserve fédérale a conclu sa réunion de juin en maintenant son taux directeur inchangé. Bien que l'inflation ait montré des signes de ralentissement, la banque centrale se trouve dans ce qu'un économiste a qualifié de « purgatoire inconfortable », incapable de baisser ses taux par crainte que les nouveaux droits de douane agressifs imposés par l'administration Trump ne déclenchent une nouvelle vague de hausses de prix.
Pour le consommateur moyen, le message est clair : l’allègement des coûts d’emprunt devra attendre. Les taux des prêts hypothécaires à trente ans, qui oscillent autour de 7 %, et ceux des cartes de crédit, qui dépassent 20 %, ne connaîtront pas de répit de sitôt.
Le dilemme de la Fed : taux d'intérêt ou ralentissement
La Réserve fédérale est confrontée à un dilemme économique classique, mais avec une connotation politique moderne. D'un côté, des données telles que le ralentissement de l'embauche et le retour de l'inflation à des niveaux proches de l'objectif de 2 % suggèrent qu'il est temps de baisser les taux pour stimuler l'économie.
Cependant, l'imposition de droits de douane allant jusqu'à 50 % sur l'acier et l'aluminium, et de 10 % sur les importations en provenance de presque tous les pays, a radicalement modifié les perspectives. La Fed prévoit désormais que ces droits de douane vont faire grimper l'inflation dans les mois à venir et hésite à baisser ses taux dans un contexte de hausse des prix.
« Sans la menace des droits de douane, la Fed procéderait à des baisses de taux. Nous ne sommes pas dans cette situation en raison de l'incertitude et des effets (des droits de douane) que nous ignorons encore. » – Diane Swonk, économiste en chef chez KPMG.
Le coût réel des impôts fonciers : un coup dur de 2 000 $ pour votre ménage
Au-delà des débats macroéconomiques, une analyse du Laboratoire budgétaire de l'Université Yale a quantifié l'impact direct et douloureux des droits de douane de 2025 sur les consommateurs. Les conclusions sont alarmantes :
* Perte de revenu : L’augmentation globale des prix équivaut à une perte de revenu moyenne de 2 000 $ par ménage en 2025.
* Flambée des prix : Les consommateurs devront faire face à des hausses de prix de 33 % pour les chaussures, de 28 % pour les vêtements et de 13,6 % pour les véhicules automobiles. Cela équivaut à un coût supplémentaire de 6 500 $ pour une voiture neuve moyenne.
* Impact sur l’emploi : L’économie devrait connaître 394 000 emplois de moins d’ici la fin de 2025 en raison de l’impact des tarifs.
Les projections officielles de la Fed
Les projections économiques de la Fed, mises à jour cette semaine, reflètent ce sombre tableau. La banque centrale a dû ajuster ses prévisions pour tenir compte du nouveau contexte de taux, dressant le tableau d'une croissance plus faible et d'une inflation plus élevée.
Malgré ces perspectives, la Fed garde espoir de procéder à deux baisses de taux plus tard cette année. Cependant, son président, Jerome Powell, a souligné qu'il fallait anticiper les choses et tenir compte de l'inflation qui « surviendra dans les prochains mois ».
Pendant ce temps, la Maison Blanche continue de faire pression sur la Fed pour qu'elle baisse ses taux, non seulement pour stimuler l'économie, mais aussi pour réduire les paiements d'intérêts sur la dette fédérale croissante. Cette pression politique complexifie encore les décisions de la banque centrale, pourtant tenue d'agir en toute indépendance.
Pour les Américains, la situation est à l'attentisme. Leurs finances personnelles sont prises entre la politique commerciale de la Maison-Blanche et la politique monétaire de la Réserve fédérale.
La Verdad Yucatán