Le Bitcoin franchit la barre des 100 000 dollars après les attaques américaines contre l'Iran, et la plupart des crypto-monnaies chutent.

Les tensions internationales se sont fortement intensifiées ce dimanche après le bombardement américain de trois installations nucléaires iraniennes . En réaction immédiate, le cours du Bitcoin, première cryptomonnaie mondiale, est passé sous le seuil psychologique des 100 000 dollars pour la première fois depuis plus d'un mois.
À 15h30, heure argentine, le cours était de 99 600 USD, en baisse de 3,6 % en 24 heures et de 5,7 % sur les sept derniers jours . Cet effondrement a entraîné la quasi-totalité de l'écosystème crypto : l'Ethereum a perdu 9,1 % sur la journée et 14 % sur la semaine, Solana 6 % et 14,2 % respectivement, et le XRP 5,9 % sur la journée et 8,8 % sur la semaine. Seuls les stablecoins ont conservé leur parité avec le dollar.
Cette forte variation des prix intervient dans un contexte de tensions mondiales accrues. La décision du régime iranien d'envisager la fermeture du détroit d'Ormuz, crucial pour le transit de 20 % du commerce mondial de pétrole, a déclenché une sonnette d'alarme sur tous les marchés . Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a averti que cette mesure constituerait un « suicide économique » qui affecterait également des puissances comme la Chine.
– Marco Rubio (@marcorubio) 21 juin 2025
Dans ce contexte, le marché des cryptomonnaies constitue à nouveau un indicateur immédiat du risque géopolitique. Grâce à leurs échanges en temps réel et sans interruption, les cryptomonnaies reflètent directement le niveau d'incertitude mondial.
Le Bitcoin a connu des mois d'euphorie boursière depuis la victoire électorale de Donald Trump en novembre 2024, lorsque les marchés ont interprété son retour comme favorable à l'écosystème crypto. En février, il a dépassé les 100 000 dollars pour la première fois, porté par des décrets présidentiels favorisant l'investissement et une réglementation souple.
La tendance a toutefois montré une forte volatilité. En avril, face à la menace d'une guerre commerciale, le cours est tombé à 75 000 USD, mais s'est redressé en mai suite à l'approbation des ETF (fonds négociés en bourse de cryptomonnaies), qui ont attiré des capitaux institutionnels sur le marché.
Cette nouvelle chute reflète la sensibilité du marché à l'escalade militaire au Moyen-Orient. Depuis la première attaque israélienne du 13 juin, alors que le bitcoin s'échangeait à 104 000 dollars, son cours a maintenu une légère baisse. Mais après l'attentat américain de samedi, la tendance baissière s'est fortement intensifiée.
Selon le portail CoinMarketCap, la capitalisation boursière totale du marché des cryptomonnaies s'élevait à environ 3 000 milliards de dollars ce dimanche. Il y a seulement dix jours, ce même marché dépassait les 3 500 milliards de dollars, soit une perte de près d'un demi-billion de dollars.
Cette baisse intervient également dans un contexte de forte activité. Plus de 148,3 milliards de dollars ont été échangés au cours des dernières 24 heures, soit une hausse de 89,8 % par rapport à la veille. Ce volume suggère que, loin de reculer, les investisseurs réagissent rapidement à chaque événement géopolitique.
Bien que le Bitcoin demeure un actif immatériel, sa performance sur les marchés financiers s'aligne de plus en plus sur celle des actifs traditionnels, tels que les valeurs technologiques qui composent l'indice Nasdaq. Cette corrélation renforce l'idée que le monde des cryptomonnaies n'est plus une niche isolée, mais fait partie intégrante du système financier mondial.
Et à ce titre, il subit l'impact des crises réelles. Le repli sous les 100 000 USD n'est pas seulement un signal pour les traders, mais aussi un rappel que même les actifs les plus disruptifs ne sont pas à l'abri des règles du jeu géopolitique.
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