Le Gouvernement et la Generalitat (Gouvernement catalan) conviennent d'un accord de financement unique pour la Catalogne, l'étendant au reste des communautés autonomes, ce qui lui permettra de collecter encore plus d'impôts et d'élargir son propre Trésor.

Le gouvernement et la Generalitat sont en train de mettre en place le financement unique qui a permis à ERC de débloquer l'investiture de Salvador Illa à la présidence de la Catalogne. Aujourd'hui, avec le PSC en face, le gouvernement central a accepté de retirer les impôts de la communauté autonome, notamment l'impôt sur le revenu des personnes physiques, du fonds commun, ce qui obligera l'administration catalane à gérer plus de 25 milliards d'euros d'impôts.
Ce lundi, le ministre de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique, Ángel Víctor Torres, et les ministres régionaux de la Generalitat (Gouvernement catalan), Albert Dalmau (Présidence) et Alícia Romero (Économie et Finances), ont finalisé l'accord, qui a encore un long chemin à parcourir avant d'être officialisé. En attendant la modification de la loi, la gestion sera partagée.
« Il s'agit d'un accord entre institutions qui permet un changement de paradigme très important en termes de financement », a salué Dalmau lors de son intervention. « Nous passons d'un modèle de dépenses à un modèle de recettes », a-t-il ajouté.
Le pacte avec la Catalogne est extensible aux autres territoires espagnols, qui décideraient du niveau de gestion fiscale souhaité pour leurs institutions autonomes. Dans le cas catalan, la Generalitat s'engage à collecter et à gérer 100 % des impôts générés en Catalogne, ce que les autres régions autonomes pourraient également faire, même si des modifications législatives seraient nécessaires.
« Il s'agira d'un mélange de bilatéralisme entre les besoins catalans et de multilatéralisme avec les autres communautés autonomes », a souligné Dalmau. Le gouvernement central soumettra sa proposition de financement régional national au Conseil de politique budgétaire et financière après l'été. Les Cortes Generales devront ensuite approuver le modèle final.
Cependant, pour y parvenir, ils auraient besoin de leur propre administration fiscale, ce qui fait défaut à beaucoup d'entre eux. La Catalogne en possède une, mais elle devrait bénéficier de davantage de ressources et étudier la possibilité de transférer des inspecteurs du Trésor public vers le Trésor régional, une solution qu'elle a jusqu'à présent rejetée. À titre d'exemple, le Trésor catalan compte 850 employés et l'Agence régionale des impôts en compte plus de 4 000.
Ainsi, en juillet prochain, la Generalitat (Gouvernement catalan) présentera le plan élaboré en collaboration avec Indra pour renforcer les capacités de l'Agence catalane des impôts afin qu'elle puisse exercer ses fonctions. Le lancement idéal serait prévu en 2026, avec le transfert de 100 % de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), même s'il faudra travailler d'arrache-pied pour gérer un tel volume de ressources et apporter les modifications nécessaires à la loi de transfert fiscal et à la loi organique de financement des communautés autonomes (LOFCA). Il est toutefois fort probable que cette échéance ne soit pas respectée et qu'une première politique de cogestion soit mise en œuvre.
Le ministre de la Politique territoriale et de la Mémoire démocratique, Ángel Víctor Torres, a présenté les détails de l'accord, qui pose « les bases d'un financement spécifique dans le cadre de la réforme du système ». « Nous nous engageons à travailler à la mise en place de l'Agence catalane des impôts et à promouvoir les changements législatifs nécessaires », a-t-il ajouté.
L'accord comportera une contribution de solidarité calculée « de manière transparente », a assuré Torres. Il a également souligné que « le bilatéralisme sera compatible avec le multilatéralisme ».
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