Le parti travailliste fait pression pour une approbation immédiate de l'indemnisation du congé parental

La réduction du temps de travail étant reportée à septembre, le ministère du Travail a redoublé de pression pour que l'indemnité de congé parental soit approuvée au plus vite. « Le décret royal est prêt », a déclaré cette semaine la vice-présidente et ministre du Travail, Yolanda Díaz, lors de la conférence de presse du Conseil des ministres, aux côtés de deux ministres socialistes. Elle a annoncé qu'elle demanderait que le sujet soit inscrit à l'ordre du jour de la Commission déléguée du gouvernement aux affaires économiques (CDGAE) de demain, étape essentielle avant le passage au Conseil des ministres.
L'objectif d'une discussion à la CDGAE ce lundi semble pour l'instant irréalisable. Au moment de la mise sous presse, cette question ne figurait pas à l'ordre du jour de l'organisation, et le ministère de l'Économie, qui contrôle l'ordre du jour, l'a reportée à de futures réunions, bien que le ministère du Travail continue de faire pression.
Le décret-loi prolonge également le congé de maternité de 16 semaines actuellement à 24.Le décret-loi royal a été rédigé et détaille le triple objectif poursuivi par le ministère du Travail : quatre semaines de congé payé pour soins, l’allongement du congé de maternité de 16 à 20 semaines et l’allongement du congé pour les familles monoparentales à 34 semaines. Le document, auquel La Vanguardia a eu accès, affirme qu’il s’agit d’une réglementation qui « consolide dans le système juridique espagnol une nouvelle façon d’appréhender la relation entre travail et soins. C’est une réglementation qui s’engage concrètement en faveur de la coresponsabilité de genre. »
L'un des éléments les plus marquants de cette initiative est le congé parental rémunéré de quatre semaines jusqu'aux huit ans de l'enfant. Cette prestation est accordée aux travailleurs pendant le congé parental et dure au maximum quatre des huit semaines du congé parental. Dans le cas des familles monoparentales, la prestation est prolongée à huit semaines et est valable jusqu'aux huit ans de l'enfant.
Le décret-loi royal précise que « la prestation économique consistera en une subvention équivalente à 100 pour cent de la base réglementaire établie pour les prestations d'incapacité temporaire résultant d'imprévus courants, pendant la durée du congé parental, avec une durée maximale de quatre semaines. »
Cette mesure complète la mesure déjà approuvée et en vigueur, qui instaure un congé de huit semaines pour soins, sans rémunération fixe. C'est cette rémunération qui est désormais ajoutée. Cette absence de rémunération constitue une violation de la réglementation européenne, qui a conduit à l'ouverture d'une procédure contre l'Espagne, qui doit payer une amende de 9 000 € par jour, un montant qui, selon Sumar, passera à plus de 40 000 € par jour à partir d'août. Ce non-respect est l'une des raisons invoquées pour justifier l'adoption de la réglementation par décret-loi royal.
Le deuxième changement majeur de la mesure est l'allongement du congé de maternité de 16 à 20 semaines. Le décret-loi royal souligne que cette modification est particulièrement importante car elle va au-delà des recommandations de l'Organisation internationale du travail (OIT) et permet à l'Espagne de se classer parmi les pays européens offrant les congés de maternité les plus longs et les plus flexibles. Cette allocation prolongée s'applique indifféremment aux hommes et aux femmes, sur une base individuelle, et est non transférable.
Conformément à la législation actuelle, les six premières semaines de congé seront ininterrompues immédiatement après la naissance et seront prises à temps plein. Les deux parents y auront droit.
Un troisième élément concerne l'extension des mesures aux familles monoparentales. Le congé de naissance est porté à 34 semaines. Aux vingt semaines de congé de naissance actuellement prévues par la nouvelle loi s'ajoutent quatorze semaines supplémentaires pour les familles monoparentales. « Cette extension vise à garantir l'égalité des enfants par rapport aux enfants des familles biparentales, telle qu'établie par la Cour constitutionnelle », précise le décret-loi royal.
La loi sur les bourses perduesYolanda Díaz tente également de relancer le statut des stages, une réglementation des stages non professionnels, conclue il y a deux ans entre le ministère et les syndicats, mais qui n'a pas encore été approuvée par le Conseil des ministres. Ce texte prévoit un système de sanctions pour les entreprises qui violent les droits des étudiants, prévoit une indemnisation des frais des étudiants et limite les stages extrascolaires à 480 heures. Ce projet se heurte à l'opposition non seulement des employeurs, mais aussi des recteurs d'université, qui critiquent l'indemnisation obligatoire des frais prévue par la loi. La Conférence des recteurs d'université (Crue) s'y est opposée à plusieurs reprises, et jusqu'à présent, l'aile socialiste du gouvernement n'a manifesté aucun intérêt pour sa mise en œuvre.
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