Pourquoi le printemps pluvieux de l'Espagne provoque davantage d'incendies de forêt cet été

L'Espagne a connu un printemps très humide cette année. Bien que ce soit une bonne nouvelle après plusieurs années de sécheresse intense, les fortes pluies ont également provoqué des crues soudaines dans certaines régions d'Andalousie.

Selon l'agence météorologique nationale espagnole Aemet, mars 2025 a été le troisième mois le plus pluvieux depuis le début des relevés. Seuls les mois de mars 2018 et 2013 ont été plus humides en Espagne.

Bien que cela soit globalement une bonne nouvelle, cela a eu des conséquences inattendues pour cet été, car cela signifie qu’il y a beaucoup plus de végétation sèche cette année, ce qui alimente encore plus d’incendies de forêt.

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Selon le directeur général de l’Agence de sécurité et d’urgences 112 de Madrid, Pedro Ruiz, « le printemps pluvieux a favorisé l’accumulation continue de combustible qui favorise la propagation des incendies ».

« Ce printemps a été très pluvieux et, ce qui a été très bénéfique pour les réservoirs, l'a été moins pour les incendies de forêt. Même si le sol a accumulé beaucoup d'humidité, l'herbe est déjà très sèche et a atteint une hauteur considérable », a déclaré Ruiz au nouveau site 20minutos.

Avec les températures élevées qui ont déjà commencé en juin cette année, l'herbe la plus épaisse s'est desséchée, ce qui, combiné à de fortes rafales de vent, a provoqué une vague d'incendies de forêt.

Depuis le début de l'année, les incendies ont ravagé plus de 31 500 hectares de forêt, alors qu'à la même période en 2024, ils n'étaient qu'un peu plus de 26 000, soit une augmentation de 21 %, selon les données fournies par le ministère de la Transition écologique.

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Sept nouveaux incendies ont été déclarés ce lundi 21 juillet, s'ajoutant à ceux qui ont débuté ce week-end. Au total, neuf régions ont été touchées par des feux de forêt cet été : Castille-et-León, Estrémadure, Valence, Madrid, Castille-La Manche, Andalousie, Aragon, Catalogne et les îles Baléares.

Marcelino Núñez, délégué de l'Agence météorologique nationale (Aemet) d'Estrémadure et expert en incendies de forêt, partage cette explication et déclare à 20 Minutes : « Nous passons d'un printemps extrêmement humide à un été où tout s'assèche. Les pâturages sont déjà secs, le bois commence à sécher et les incendies sont de plus en plus probables. »

Il a également expliqué que « cette poussée de vent qui a balayé toute la péninsule et causé des dégâts importants » a été un facteur important. « La combinaison la plus mortelle est la température et le vent », a-t-il souligné.

Jesús Montero, pompier forestier de la Brigade de renfort contre les incendies de forêt (BRIF) à La Iglesuela, Tolède, convient que les pluies abondantes de ce printemps ont provoqué une « augmentation brutale de la charge d'herbe par rapport aux dernières années » et que « les incendies que nous voyons se déplacent si vite qu'ils sont très difficiles à éteindre ».

Bien sûr, les pluies ne sont pas entièrement responsables. Federico Grillo, membre du conseil d'administration du Collège officiel des ingénieurs forestiers, ajoute que les causes des incendies en Espagne sont très diverses.

« Nous avons des zones où les incendies sont moins fréquents, car les gens sont plus prudents ou connaissent un climat plus humide. Nous traversons actuellement une période de fortes vagues de chaleur, avec davantage d'air saharien entrant dans le pays, et la plupart des incendies sont dus à l'inattention ou à la négligence. »

Bien sûr, le changement climatique et les étés plus chauds en Espagne jouent également un rôle.

Víctor Resco, professeur d'ingénierie forestière à l'Université de Lleida, explique également que malgré la situation préoccupante de ces derniers temps, les données de Copernicus indiquent que la superficie brûlée en Espagne s'élevait à 32 200 hectares au 15 juillet, un chiffre « inférieur à la moyenne » de la période 2012-2024, qui s'élève à 70 800 hectares habituellement brûlés à ce stade de l'année.