VIDÉO : Effondrement d’un pont en construction en Corée du Sud ; 3 dés

Un accident tragique a secoué la Corée du Sud mardi, lorsqu'un pont en construction s'est soudainement effondré, faisant au moins trois morts et cinq blessés parmi les ouvriers. L'incident s'est produit vers 9h49 (00h49 GMT) dans la ville d'Anseong, à environ 65 kilomètres au sud de Séoul.

Selon l'Agence nationale des incendies, l'effondrement a impliqué cinq structures en acier de 50 mètres de long, qui se sont effondrées les unes après les autres lors de leur installation par grue sur un tronçon de l'autoroute Cheonan. Au moment de l'effondrement, plusieurs ouvriers travaillaient sous la structure et étaient coincés dans les décombres.

Une tragédie annoncée : les défaillances structurelles au centre des préoccupations

Des équipes d'urgence ont été immédiatement déployées pour des opérations de recherche et de sauvetage, utilisant des machines lourdes et des drones pour localiser d'éventuels survivants. Parmi les cinq blessés, au moins deux seraient dans un état critique, tandis que les autres ont été transférés dans des hôpitaux voisins avec des fractures et des blessures de gravité variable.

Le président par intérim de la Corée du Sud, Choi Sang-mok, a ordonné la mobilisation totale des ressources disponibles et exigé une enquête approfondie pour déterminer la cause de l'effondrement. « Il est impératif d'identifier toute lacune dans les protocoles de construction et de sécurité pour éviter des tragédies similaires à l'avenir », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les premières images de l'accident, diffusées par les médias locaux, montrent le moment dramatique où la structure métallique a cédé, générant un nuage de poussière et de débris alors que les ouvriers tentaient de se mettre en sécurité.

Une histoire d'accidents dans le secteur de la construction

Cet incident a une fois de plus remis au premier plan du débat les conditions de sécurité sur les projets d'infrastructures en Corée du Sud, un pays qui a été confronté à plusieurs accidents similaires ces dernières années. En 2022, l'effondrement partiel d'un immeuble en construction à Gwangju a fait six morts, incitant à revoir les protocoles de sécurité dans le secteur.

Les autorités examinent désormais si l'effondrement d'Anseong est dû à une erreur de calcul dans l'installation des structures, à des déficiences dans les matériaux ou à un défaut de la grue utilisée pour l'assemblage. Les experts ont averti que le poids et l’alignement des segments métalliques pourraient avoir dépassé la capacité de l’équipement de levage.

La tragédie a provoqué une onde de choc dans le secteur de la construction et a poussé les autorités à renforcer les mesures de sécurité sur les projets d'infrastructures du pays.

Agence France-Presse

N. de la R. L'effondrement du pont en construction à Anseong s'ajoute à une série d'accidents dans le secteur de la construction en Corée du Sud, un secteur qui a fait l'objet d'une attention particulière ces dernières années en raison de défaillances structurelles et de sécurité. Selon les données du ministère sud-coréen du Travail et de l'Emploi, 417 décès ont été enregistrés dans le secteur de la construction en 2023, ce qui représente environ 44 % de tous les décès sur le lieu de travail dans le pays.

Outre l'effondrement de Gwangju en 2022, un autre cas emblématique fut l'effondrement du centre commercial Sampoong à Séoul en 1995, qui avait fait 502 morts, considéré comme l'une des pires catastrophes d'ingénierie de l'histoire du pays. Ces incidents ont conduit la Corée du Sud à mettre en place des réglementations plus strictes, comme la loi sur la sécurité industrielle et la santé au travail, qui durcit les sanctions pour les entreprises et les gestionnaires de chantier en cas de négligence.

Concernant l'effondrement d'Anseong, les experts ont souligné qu'en plus d'une éventuelle défaillance de la grue ou de la structure en acier, les conditions météorologiques et le processus d'assemblage auraient pu influencer l'accident. Les premières investigations indiquent que le poids des sections métalliques aurait pu générer une réaction en chaîne, provoquant l'effondrement de la structure. Le ministère public et l'Agence de sécurité de la construction ont lancé une enquête pour déterminer les responsabilités et prévenir de futurs incidents.