Le cartel de Sinaloa a piraté C5 pour espionner le FBI à Mexico.

Dans une révélation tout droit sortie d'un thriller d'espionnage, le gouvernement actuel de Mexico a accusé l'administration de Miguel Ángel Mancera d'avoir permis une grave faille de sécurité en 2018 : le cartel de Sinaloa aurait piraté le système de caméras C5 pour surveiller un agent du FBI.
Cette accusation, qui suscite une vive polémique politique, s'appuie sur un rapport récemment déclassifié du Bureau de l'Inspecteur général du ministère de la Justice des États-Unis. Selon ce document, en 2018, un informateur du cartel de Sinaloa a avoué avoir recruté un pirate informatique qui a non seulement mis sur écoute le téléphone d'un attaché du FBI au Mexique, mais a également utilisé le système de caméras de Mexico pour le suivre dans toute la ville et identifier les personnes qu'il rencontrait.
L'actuel responsable du Centre de commandement, de contrôle, d'informatique, de communications et de contact avec les citoyens (C5), Salvador Guerrero Chiprés, a profité de cette révélation pour s'en prendre directement à l'administration précédente. Il a déclaré que ces événements s'étaient produits durant la dernière ligne droite du mandat de Mancera, une période durant laquelle, selon lui, « l'existence du crime organisé était niée » dans la capitale.
Bien que l'incident se soit produit il y a des années, sa résurgence actuelle est une manœuvre politique calculée. En s'appuyant sur un rapport provenant d'une source externe crédible comme le gouvernement américain, l'administration actuelle se positionne comme celle qui a découvert et exposé la faille, tout en attaquant un ancien rival politique. La stratégie est claire : se présenter comme le gouvernement compétent ayant corrigé les vulnérabilités héritées.
« À ce jour, il n'existe aucun risque public ou institutionnel connu ou détecté d'intrusion réussie dans le noyau C5 », a déclaré Guerrero Chiprés, contrastant la situation actuelle avec celle du passé et renforçant le récit selon lequel le problème a déjà été résolu.
Cependant, au-delà du conflit politique, cette révélation a une conséquence dangereuse : elle érode la confiance du public dans l'ensemble du système de surveillance de la ville. Même si les autorités assurent que le système est désormais sécurisé, le message qui résonne dans l'esprit des citoyens est que « les trafiquants de drogue contrôlaient les caméras de la ville ».
Cette idée sème le doute et la paranoïa, une idée difficile à éradiquer. Si cela s'est produit une fois, pourrait-il se reproduire ? Cette information, qui mêle le pouvoir du trafic de drogue, de l'espionnage international et de la politique locale, touche aux fibres les plus sensibles de la perception de la sécurité et soulève une question fondamentale quant au véritable contrôle de la technologie qui surveille les habitants de la capitale.
La Verdad Yucatán