Le gouvernement donne son feu vert à la consultation de la CEDH sur l'interprétation des lois
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Le Conseil des ministres a convenu mardi que l'Espagne adhérerait au Protocole 16 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui permet aux plus hautes juridictions des pays membres de demander à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) d'émettre des avis sur des questions relatives à l'interprétation ou à l'application des droits et libertés définis dans la Convention ou ses protocoles. L'accord sera soumis au Congrès des députés, puis devra être approuvé par le Parlement.
La ratification du protocole, dont La Vanguardia a fait état dans son édition de lundi , est l'une des revendications que Junts avait soulevées dans le cadre des négociations avec les socialistes. Lundi, le parti de Carles Puigdemont a annoncé qu'il retirait la motion non législative qui devait être débattue ce mardi en séance plénière du Congrès, demandant au président du gouvernement, Pedro Sánchez, de présenter une motion de confiance.
La Cour de Strasbourg décidera d’accepter ou non les consultations et ses avis seront motivés et non contraignants.Une fois l'adhésion de l'Espagne au Protocole 16 ratifiée, les hautes cours espagnoles pourront demander l'avis de la Cour de Strasbourg sans avoir besoin de l'intervention préalable du Tribunal constitutionnel sur des questions en cours de traitement en Espagne, comme l'amnistie. Toutefois, la Cour de Strasbourg aura le pouvoir discrétionnaire d’accepter ou de rejeter chaque demande. En outre, ces avis consultatifs, qui seront rendus par la Grande Chambre, seront motivés et non contraignants.
Le Protocole 16 est entré en vigueur le 1er août 2018 après sa ratification par dix États : Albanie, Arménie, Estonie, Finlande, France, Géorgie, Lituanie, Saint-Kitts-et-Nevis,
Marin, Slovénie et Ukraine. Actuellement, 24 pays membres du Conseil de l’Europe l’ont ratifié, auquel s’ajoute désormais l’Espagne. En 2019, Andorre, la Grèce et les Pays-Bas ont rejoint l’Union ; en 2020, le Luxembourg et la Slovaquie ; en 2021, la Bosnie-Herzégovine ; en 2023, l’Azerbaïdjan, la Belgique, le Monténégro, la Moldavie et la Roumanie ; En 2024, ce sera la Macédoine du Nord, et en 2025, Monaco et la Suède, ce dernier pays où le protocole entrera en vigueur le 1er avril.
Selon le ministère des Affaires étrangères, ce protocole « renforce le dialogue » entre la justice espagnole et la Cour européenne des droits de l’homme. En outre, la ratification de ce mécanisme s'inscrit dans le droit fil de l'engagement de l'Espagne en faveur de la protection des droits de l'homme comme pierre angulaire de sa politique étrangère, ont-ils ajouté.
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