NISAR, un gardien de la Terre, la NASA et l'Inde créent une mission spatiale sans précédent

MIAMI — Cette mission inédite scrutera l'ensemble de notre planète tous les 12 jours, fournissant des données permettant d'anticiper les catastrophes naturelles, selon les experts de la NASA. Le satellite NISAR, dont le lancement est prévu depuis l'Inde, permettra aux humains d'observer des phénomènes invisibles à l'œil humain.
Selon un communiqué publié par l'Agence spatiale américaine le 21 juillet, ce satellite d'observation de planètes, le premier à être équipé de radars en bande L et S, devrait décoller à bord d'une fusée de lancement géosynchrone ISRO depuis le centre spatial Satish Dhawan de l'ISRO à Sriharikota, situé sur la côte sud-est de l'Inde.
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« NISAR analysera la quasi-totalité des surfaces terrestres et glaciaires de la Terre deux fois tous les 12 jours. La mission mesurera l'évolution des écosystèmes terrestres, la croissance et le rétrécissement des calottes glaciaires, des glaciers et de la banquise, ainsi que la déformation tectonique de la croûte terrestre », explique la NASA, précisant que « les données seront accessibles à tous les utilisateurs de diverses disciplines, avec une application potentielle à la réponse aux catastrophes, à la surveillance des infrastructures et à l'aide à la décision agricole ».
« Le radar à synthèse d'ouverture NASA-ISRO (NISAR), premier satellite conjoint de l'ISRO et de la NASA, sera lancé par le GSLV-F16 de l'ISRO le 30 juillet 2025 à 17h40 IST depuis le Centre spatial Satish Dhawan (SDSC SHAR) à Sriharikota. Le GSLV-F16 placera le satellite NISAR sur une orbite héliosynchrone de 743 km avec une inclinaison de 98,40 ° », a déclaré l'Organisation indienne de recherche spatiale ( ISRO ) dans un communiqué.
NISAR, LA MISSION SPATIALE
Ce nouveau satellite est composé d'une antenne géante de douze mètres de diamètre, soit la taille d'un autobus scolaire. Cette mission spatiale cartographiera notre planète au millimètre près, révélant les changements à la surface de la Terre, ce qui pourrait fournir des informations sur d'éventuelles catastrophes naturelles.
L'ISRO explique que NISAR a la capacité de détecter de petits changements à la surface de la Terre, tels que la « déformation du sol », ainsi que « le mouvement des calottes glaciaires » et la « dynamique de la végétation ».
Il sera également capable d'effectuer « la classification de la glace de mer, la détection des navires, la surveillance côtière, la caractérisation des tempêtes, les changements d'humidité du sol, la cartographie et la surveillance des ressources en eau de surface et la réponse aux catastrophes », selon l'Organisation indienne de recherche spatiale.
Parmi les autres activités que le NISAR mènera, on compte la surveillance des glaciers, ainsi que des changements dans les écosystèmes, notamment l’humidité du sol.
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L'ISRO décrit NISAR, qui pèse 2 392 kg, « comme un satellite d'observation de la Terre unique et le premier à observer la Terre avec un radar à synthèse d'ouverture à double fréquence (bande L de la NASA et bande S de l'ISRO), tous deux utilisant l'antenne à réflecteur maillé déployable de 12 m de la NASA, intégrée sur le bus satellite I3K modifié de l'ISRO » ; JPL-Caltech poursuit, ce nouveau satellite « observera la Terre avec une fauchée de 242 km et une haute résolution spatiale, en utilisant pour la première fois la technologie SweepSAR ».
« NISAR est comme un couteau suisse », a déclaré Erika Podest, scientifique du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, dans une interview accordée à l'agence de presse EFE.
Podest souligne qu'aucun autre satellite en orbite n'a la capacité de NISAR de détecter ces légers mouvements à la surface de la Terre causés par la tectonique des plaques.
Cela sera possible, poursuit l'expert, grâce à son système radar à synthèse d'ouverture qui cartographie la planète sur deux fréquences différentes (bande L et bande S), le rendant ainsi insensible aux nuages et aux conditions météorologiques défavorables qui entravent souvent le travail des autres satellites.
Ainsi, Podest explique que cette technique, combinée à son énorme antenne, permettra à NISAR de capturer des images à très haute résolution, qui seront également accessibles « à toute agence dans le monde qui pourrait les trouver utiles ».
Cela permettra aux pays situés dans des zones où l'activité sismique est fréquente, les rendant vulnérables aux tremblements de terre ou aux éruptions volcaniques, d'observer les changements récents survenus dans la croûte terrestre et d'émettre ainsi des alertes. Parallèlement, les pays confrontés à des problèmes d'eau pourront suivre l'évolution de leurs réserves en eau ; et ceux situés en bord de mer pourront mieux comprendre l'évolution de leur littoral et ainsi se préparer aux tempêtes ou aux inondations.
« Nous ne serons pas nécessairement en mesure de prédire un tremblement de terre, mais nous pouvons voir où il y a le plus d'activité tectonique, et cette zone est potentiellement plus à risque de tremblement de terre », a expliqué Podest.
Jusqu'à présent, plus de 180 organisations ont exprimé leur intérêt auprès de la NASA pour accéder à la base de données que NISAR fournira, a déclaré Karen St. Germain, directrice des sciences de la Terre de la NASA.
Enfin, la NASA a indiqué que les premières images prises par ce nouveau satellite devraient être disponibles 65 jours après le lancement, et que la « phase scientifique » débutera le 90e jour, avec tous les instruments prêts.
Avec des informations de l'agence de presse EFE, de la NASA et de l'ISRO.
Vanguardia