Embargo sur les armes contre Israël ? Voici la contribution (ou la faible contribution) des Pays-Bas au Dôme de Fer.


La motion de la députée Kati Piri (Groenlinks-PvdA) en faveur d'un embargo total sur les armes contre Israël a suscité une vive émotion hier à la Chambre des députés. Elle préconisait une interdiction de livraison de composants néerlandais pour le Dôme de Fer, le système de défense aérienne qui protège les citoyens contre les attaques de roquettes. RTL Nieuws a détaillé la quantité de matériel de défense transitant des Pays-Bas vers Israël.
La motion de Kati Piri a provoqué la colère à la Chambre :
Si l'on considère uniquement les montants, on constate que relativement peu de matériel de défense est exporté des Pays-Bas vers Israël. Du 7 octobre 2023, jour de l'attaque israélienne et de l'escalade des violences contre Israël, jusqu'au 31 mars de cette année (soit un an et demi), des biens militaires d'une valeur de 4 millions d'euros ont été exportés des Pays-Bas vers Israël, sur la base des permis délivrés .
Cela comprend des « pièces pour » navires de guerre et corvettes, des caméras thermiques, des « logiciels de communication sécurisée » et des systèmes de communication. Le document du gouvernement néerlandais inclut également les rubriques « pièces pour systèmes radar » et « pièces pour systèmes radar pour canons antiaériens ». Si l'on considère ces éléments seuls, l'exportation représente environ trois tonnes. Il est impossible de démontrer que ces tonnes sont d'une importance vitale pour le fonctionnement du Dôme de Fer.
En perspectiveCe document permet toutefois de relativiser certaines choses. Depuis le 7 octobre 2023, près de cinq milliards d'euros de biens militaires ont été exportés vers tous les pays. Une différence significative.
Il convient de noter que cela exclut les biens dits « à double usage ». Il s'agit de produits pouvant être utilisés à des fins militaires et civiles. Prenons l'exemple des puces informatiques. Une part bien plus importante de ces produits est exportée vers Israël (des dizaines de millions). On ignore quelle quantité finit dans les coffres de la défense israélienne.
Il est également à noter que les exportations militaires des Pays-Bas vers Israël étaient plus importantes avant le 7 octobre 2023. En 2022 et 2023, le montant moyen était supérieur à 10 millions d'euros par an.
« Politique restrictive »Cette « reprise des exportations » intervient après des années où peu de matériel militaire transitait par les Pays-Bas ou transitait par Israël. En 2019, ce chiffre s'élevait à moins d'un demi-million d'euros. « En matière d'exportations d'armes et d'embargo sur les armes, nous appliquons une politique très restrictive à l'égard d'Israël », a déclaré le Premier ministre de l'époque, Mark Rutte, en 2021.
La vidéo ci-dessous montre comment fonctionne le Dôme de fer d'Israël :
Rutte a déjà souligné les violations des droits humains « résultant de la politique de colonisation israélienne, mais aussi, bien sûr, de la violence palestinienne contre les Israéliens ». Il a reconnu le droit d'Israël à la légitime défense. « Mais dans les limites du droit international, y compris la question de la proportionnalité. Un pays puissant comme Israël, qui possède l'une des forces armées les plus puissantes au monde, a naturellement une responsabilité particulière à cet égard. »
Après le 7 octobre 2023, le débat sur les exportations d'armes vers Israël a pris une ampleur encore plus grande. Cela se reflète également dans le nombre de demandes rejetées par les Pays-Bas pour l'exportation, le transit et le courtage de biens militaires et de biens à double usage à usage militaire.
La Cour suprême doit encore statuer sur l'exportation de pièces détachées pour l'avion de combat F-35. La Cour d'appel de La Haye avait précédemment jugé que les Pays-Bas devaient suspendre la livraison. Les Pays-Bas ont fait appel et la Cour suprême doit prochainement rendre son arrêt.
L'avocat général Paul Vlas, principal conseiller de la Cour suprême, a déjà émis un avis affirmant qu'il existe un « risque clair » que les avions de combat F-35 israéliens violent le droit international humanitaire dans la bande de Gaza.
L'année dernière, sept livraisons ayant pour destination finale Israël (souvent l'armée) ont été refusées. Ce chiffre est bien plus élevé que les années précédentes. Il s'agit de munitions, d'amplificateurs de brillance, de viseurs thermiques, de casques, de plaques pare-balles et de technologies pour hélicoptères. Bien entendu, il s'agit également d'équipements « offensifs » et pas seulement de matériel destiné à protéger les citoyens israéliens.
Des livraisons de marchandises via d'autres pays ont également lieu, a révélé le centre de connaissances SOMO le mois dernier. Une entreprise familiale brabançonne fournit des pièces pour les avions militaires israéliens.
Importer également d'IsraëlOn peut néanmoins affirmer que les exportations militaires de notre pays vers Israël semblent marginales. Il y a toutefois une nuance à cela : les Pays-Bas importent également d'Israël. Selon un inventaire réalisé par le NRC à la fin de l'année dernière, il s'agissait de près d'un milliard d'euros de biens militaires depuis le 7 octobre 2023.
En outre, des milliards d'euros d'autres biens sont également échangés. Cet argent peut être réinjecté dans l'industrie d'armement israélienne.
Le ministère des Affaires étrangères et la fondation NIDV (Netherlands Industry for Defence & Security) n'ont pas répondu aux questions de RTL Nieuws.
RTL Nieuws