Jusqu'où peut aller la shrinkflation ? « Personne ne se soucie d'un peu moins de chocolat. »

Les entreprises ont principalement recours à la « shrinkflation » pour couvrir la hausse des coûts. Elles réduisent le volume ou la quantité d'un produit pour éviter d'en augmenter le prix.
Par exemple, les prix des matières premières pour le cacao et le café sont actuellement élevés. Cela peut inciter les fabricants à faire preuve de créativité dans la conception de leurs produits et de leurs emballages, a déclaré Paul Moers, expert en distribution, à RTL Z.
Bande plus fineBien que cela rencontre parfois des résistances. En Allemagne, l'entreprise à l'origine de Milka a été poursuivie en justice pour avoir discrètement réduit la taille de ses barres chocolatées tout en augmentant leur prix. L'emballage semble identique, mais la barre elle-même est plus fine d'un millimètre. Les consommateurs n'auraient pas compris cela.
Ce problème suscite une frustration considérable chez les consommateurs. L'année dernière, l'Association des consommateurs a reçu 1 800 signalements de sous-vente concernant des produits allant du désodorisant Ambi Pur aux boules de menthe poivrée Mentos.
L'association estime qu'il est « injuste » que les consommateurs obtiennent moins pour plus d'argent en période de shrinkflation, et recommande donc aux fabricants et aux détaillants d'être transparents et d'indiquer quand un emballage contient soudainement moins de contenu.
Selon les experts, ce sont les consommateurs qui décident en dernier ressort jusqu'où les entreprises peuvent aller en matière de shrinkflation. Les entreprises surveillent en permanence les besoins des consommateurs, par exemple en surveillant leurs chiffres de vente. « L'information des consommateurs devient de plus en plus importante et disponible en quantité toujours croissante », explique Erik Hemmes, expert en supermarchés.
Lorsque les fabricants choisissent de réduire considérablement l'emballage ou le contenu de leurs produits, ils risquent de nuire à leur image, estime Moers. « Les consommateurs finiront par s'en rendre compte. »
Des clients en colèreSelon lui, la controverse entourant l'emballage des chips Lay's au printemps dernier démontre que les entreprises ne peuvent pas tout produire. Les chips conditionnées dans ces emballages coûtaient environ 6 € de plus au kilo. Cela a suscité de vives critiques de la part des clients. La marque a depuis retiré certaines boîtes des rayons.
Réduire progressivement le contenu des emballages, comme l'ont fait ces dernières années la marque de produits d'entretien Dreft et la marque de fromage Maaslander, ne fait que gagner du temps. « Si le produit sort plus tard, les consommateurs se sentiront encore floués », explique Moers. Il estime que les entreprises qui recourent trop souvent à ce genre d'astuces courent le risque de perdre des clients.
Les consommateurs recherchent peut-être des alternatives à leurs produits préférés, explique Hemmes. Il précise que les consommateurs ont souvent le choix parmi une grande variété d'options. « Tout dépend de la flexibilité des consommateurs : quel est leur degré de fidélité à une marque ? »
Une autre forme de shrinkflation, encore moins perceptible, consiste à modifier la quantité d'ingrédients ou de composants. Les consommateurs ont beaucoup plus de mal à la suivre. « Personne ne remarque dix pour cent de beurre en moins, ni un peu moins de chocolat sur un biscuit », explique Moers.
Hemmes estime toutefois que les consommateurs ont la responsabilité de s’intéresser davantage aux prix et au contenu des produits.
Différentes tactiquesLes entreprises qui préfèrent éviter la « shrinkflation » peuvent également couvrir leurs coûts en recherchant des matières premières moins chères pour leurs produits, explique Moers. « Pour les marques haut de gamme, c'est compliqué, car cela peut, par exemple, altérer le goût du produit. Mais même si elles trouvent de bonnes alternatives, les consommateurs ne remarqueront pas beaucoup de différence, car ils ne lisent souvent pas attentivement la liste des ingrédients. »
À l'étranger, ils sont souvent un peu plus stricts sur l'inflation des prix, mais ici, en tant que consommateur, vous ne pouvez pas faire grand-chose d'autre que d'y prêter une attention particulière :
RTL Nieuws