Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

Russia

Down Icon

Pourquoi Donald Trump s'intéresse-t-il à l'Asie centrale ? Analyse de Georgy Bovt

Pourquoi Donald Trump s'intéresse-t-il à l'Asie centrale ? Analyse de Georgy Bovt

Un sommet réunissant le président américain et les dirigeants du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Turkménistan aura lieu le 6 novembre. Cette rencontre souligne l'intérêt croissant des États-Unis pour la région et porte sur les investissements, le commerce et les ressources stratégiques.

Gueorgui Bovt. Photo : Mikhaïl Fomichev/TASS

Le 6 novembre, Donald Trump recevra pour la première fois à la Maison Blanche les présidents du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Turkménistan. Cet événement marque le 10e anniversaire du format C5+1. En 2023, Joe Biden avait reçu les dirigeants de ces cinq pays en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies – un sommet inédit impliquant un président américain. À quoi peut-on s'attendre de cette rencontre ?

Les présidents des pays d'Asie centrale sont rarement reçus à Washington. Le seul président en exercice de la région à s'être rendu à la Maison Blanche est Shavkat Mirziyoyev, d'Ouzbékistan, en 2018. Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev prévoit quant à lui une visite officielle aux États-Unis le 12 novembre.

Par ailleurs, c'est Tokaïev qui a récemment proposé d'inviter le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliyev au sommet de Washington, au motif que, en tant qu'État caspien, il joue un rôle crucial dans le « Corridor central » — la voie de transport transcaspienne reliant la Chine à la Turquie et à l'Europe en passant par le Kazakhstan, la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et les deux autres pays.

Tout ceci explique à la fois l'intérêt croissant des États-Unis pour la région, où la Russie et, plus encore, la Chine, sont fortement présentes, et la volonté des États d'Asie centrale de développer des relations étrangères multivectorielles. Cette dernière tendance devrait s'accentuer dans le contexte de la guerre d'Asie centrale et de l'imposition de sanctions générales contre la Russie, ce qui a compliqué la coopération avec ce pays.

Pour les États-Unis, le mot clé définissant leur intérêt pour la région est « ressources ». L’Asie centrale possède d’importantes réserves de terres rares, qui concentrent l’attention américaine dans le contexte du différend avec la Chine, premier producteur mondial de ces métaux. La région produit également environ la moitié de l’uranium mondial, principalement au Kazakhstan, mais aussi en Ouzbékistan. Les exportations de minéraux critiques d’Asie centrale sont actuellement destinées à la Chine et à la Russie. Les États-Unis souhaitent faire pencher la balance en leur faveur.

De leur côté, les pays de la région, notamment le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, feront pression sur Trump pour qu'il assouplisse le système de contrôle des exportations de technologies. Cet été, des informations ont fait état de problèmes de personnel au sein du département du Commerce américain qui avaient totalement bloqué la délivrance des licences d'exportation. En contrepartie, Washington exigera vraisemblablement une application plus stricte des sanctions antirusses.

Les premiers contrats importants ont déjà été signés. Par exemple, l'Ouzbékistan va acquérir jusqu'à 22 Boeing 787 Dreamliner pour 8 milliards de dollars, comme l'a fièrement annoncé Trump sur les réseaux sociaux – la plus importante commande de l'histoire de la compagnie aérienne. Le Kazakhstan a signé un accord de développement ferroviaire de 4,2 milliards de dollars avec la société américaine Wabtec Corp. La Maison Blanche a participé aux négociations avec la firme américaine Cove Capital LLC afin d'obtenir l'accès à l'un des plus importants gisements de tungstène non exploités au monde, situé au Kazakhstan. Cette même société avait précédemment conclu un accord avec l'Ouzbékistan pour mener des travaux d'exploration géologique.

S'exprimant sur la position de Moscou concernant le sommet de Washington, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré : « Il est tout à fait naturel que nos amis et partenaires d'Asie centrale discutent de leurs relations sous tous leurs aspects de politique étrangère. » Il a rappelé que la Russie dispose de son propre format : le Sommet Russie-Asie centrale, qui s'est tenu récemment. La Russie, a affirmé M. Peskov, construit ses propres relations avec les pays d'Asie centrale et leur accorde une grande importance. On comprend pourquoi : « rien ne peut nous nuire », semble-t-il.

bfm.ru

bfm.ru

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow