Le fascisme, la droite et la gauche

Qu'est-ce que le fascisme et quelle place occupe-t-il dans la philosophie politique ? Cette question ne se limite pas à l'identification classique à l'extrême droite, comme le souligne l' encyclopédie Britannica :
Bien que les partis et mouvements fascistes diffèrent considérablement les uns des autres, ils ont de nombreuses caractéristiques en commun, notamment un nationalisme militariste extrême, un mépris de la démocratie électorale et du libéralisme politique et culturel, une croyance en la hiérarchie sociale naturelle et le règne des élites, et le désir de créer une Volksgemeinschaft (en allemand : « communauté populaire »), dans laquelle les intérêts individuels seraient subordonnés au bien de la nation.
Cette caractérisation s'inscrit mal dans l'axe gauche-droite conventionnel du spectre politique. D'une part, la gauche traditionnelle nourrit également des convictions communautaristes et privilégie « le bien de la nation » aux intérêts individuels. Son attachement à la démocratie et au libéralisme, du moins au sens classique du terme, est plutôt douteux. Hormis sa variante populiste, la gauche traditionnelle privilégie une hiérarchie entre élus et bureaucrates experts d'un côté, et la population de l'autre. Enfin, si l'on considère le socialisme à la Maduro ou le communisme, la différence pratique avec le fascisme s'amenuise. Les circonscriptions politiques privilégiées des deux régimes diffèrent, mais se recoupent souvent. Par exemple, le peuple se rallie facilement aux hommes forts de l'extrême gauche comme de l'extrême droite, et passe même d'un bord à l'autre au fil du temps.
La parenté entre l'extrême droite et l'extrême gauche suggère que l'axe conventionnel gauche-droite n'est pas un modèle satisfaisant. Gauche et droite partagent plus qu'il n'y paraît. Le modèle simple approprié serait un cercle où l'extrême gauche et l'extrême droite se rejoignent sur un arc commun. Par ailleurs, une dimension importante semble manquer. Cela devient assez évident lorsqu'on interroge des historiens spécialistes du fascisme sur les fondements de leur idéologie.
Alfredo Rocco était professeur de droit, conseiller et ami de Benito Mussolini. Dans un discours de 1925, intitulé « La doctrine politique du fascisme », que Mussolini disait avoir « entièrement approuvé », Rocco proclamait (reproduit dans Carl Cohen, éd., Communism, Fascism, and Democracy: The Theoretical Foundations , 1972) :
Pour le libéralisme, l'individu est la fin et la société le moyen ; il est également inconcevable que l'individu, considéré dans la dignité d'une finalité ultime, soit réduit à un simple instrument. Pour le fascisme, la société est la fin, les individus les moyens, et toute sa vie consiste à utiliser les individus comme instruments pour atteindre ses fins sociales. (p. 323)
Les droits individuels ne sont reconnus que dans la mesure où ils sont implicites dans les droits de l'État. C'est dans cette prééminence du devoir que se trouve la plus haute valeur éthique du fascisme. (324)
Ou demandez à Benito Mussolini lui-même, le fondateur du fascisme. Dans son article de 1932 sur « La doctrine du fascisme », paru dans l'Encyclopédie italienne, il expliquait (reproduit op. cit. ) :
Contre l'individualisme, la conception fasciste est pour l'État. … Elle s'oppose au libéralisme classique, né de la nécessité de réagir contre l'absolutisme, et qui a mis fin à sa finalité historique lorsque l'État s'est transformé en conscience et volonté du peuple. (330)
« La nation est créée par l’État, qui donne au peuple, conscient de sa propre unité morale, une volonté et donc une existence effective. … L’État, en effet, en tant que volonté éthique universelle, est créateur du droit. » (331)
Le fascisme pourrait être défini comme une « démocratie organisée, centralisée et autoritaire ». (336)
Il est prévisible que ce siècle soit celui de l'autorité, celui de la « droite », celui du fascisme. Si le XIXe siècle fut celui de l'individu (libéralisme signifiant individualisme), on peut s'attendre à ce que celui-ci soit celui du « collectivisme » et donc celui de l'État. (337)
Quand on dit libéralisme, on dit l’individu ; quand on dit fascisme, on dit l’État. (338)
Dans son livre de 1936 publié par la Dante Alighieri Society de Chicago, The Philosophy of Fascism , Mario Palmieri (peut-être un pseudonyme) cite une devise fasciste bien connue (reproduite op. cit. ) :
Tout est dans l'État et pour l'État ; rien n'est hors de l'État, rien contre l'État. (351)
Un peu plus loin, l'auteur évoque
la vision de l'Italie rêvant une fois de plus de rêves de gloire, de rêves de grandeur, de rêves d'empire. (357)
Ces citations illustrent que le fascisme et le communisme – et, dans une certaine mesure, la droite et la gauche – nient tous deux la subordination des choix individuels aux choix collectifs de l'État. La gauche comme la droite sont collectivistes et opposées à l'individualisme du libéralisme classique et du libertarisme. Cette distinction entre choix collectifs et individuels semble être la principale ligne de fracture des idéologies modernes.
Qu'est-ce que le fascisme et quelle place occupe-t-il dans la philosophie politique ? Cette question ne se limite pas à l'identification classique à l'extrême droite, comme le souligne l'encyclopédie Britannica : bien que les partis et mouvements fascistes diffèrent sensiblement les uns des autres, ils partagent de nombreuses caractéristiques…
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