Les travailleurs rémunérés au pourboire pourraient bientôt bénéficier d'un nouvel allègement fiscal. Voici ce qu'il faut savoir.
La promesse du président Trump d'éliminer les impôts sur les pourboires des travailleurs pourrait bientôt se concrétiser alors que les sénateurs tentent de peaufiner les derniers détails d'un énorme paquet budgétaire qu'il a surnommé le « grand et beau projet de loi ».
Une partie de la législation, pièce maîtresse du programme économique de l'administration Trump, offrirait aux travailleurs qui dépendent des pourboires pour une grande partie de leurs revenus, comme les serveurs, les barmans et les coiffeurs, un allègement de l'impôt fédéral sur le revenu sur ces pourboires.
La Maison Blanche a présenté les baisses d'impôts comme une victoire pour la classe ouvrière. Mais des critiques comme l'Independent Restaurant Coalition ont réfuté cette idée, affirmant que les avantages accordés aux travailleurs à pourboire seraient temporaires et que cette apparente baisse d'impôt n'aiderait pas la plupart des travailleurs à bas salaires.
Comment fonctionnerait le principe « pas d’impôt sur les pourboires » ?La disposition du projet de loi de finances prévoyant l'exonération des pourboires créerait une nouvelle déduction pour les travailleurs rémunérés au pourboire, supprimant ainsi leur impôt fédéral sur le revenu. Les travailleurs rémunérés au pourboire continueraient de payer l'impôt sur le revenu des États et des collectivités locales, ainsi que les cotisations sociales.
Les versions de la Chambre et du Sénat du projet de loi sur les impôts et les dépenses diffèrent sur quelques points clés, notamment le montant des déductions fiscales qu'un travailleur peut déduire. La proposition du Sénat limite cette déduction à 25 000 $, tandis que la version de la Chambre est illimitée.
En vertu de la mesure de la Chambre, seules les personnes ayant un revenu annuel de 160 000 $ ou moins seraient admissibles à l'allégement fiscal sur les pourboires, tandis que la version du Sénat éliminerait progressivement les avantages pour les personnes dont le revenu dépasse 150 000 $ ou les couples dont le revenu dépasse 300 000 $.
Il est toutefois à noter que, selon le projet de loi budgétaire, ces réductions d’impôt sur les pourboires ne s’étendraient que jusqu’en 2028, et que le Congrès pourrait donc restreindre, voire supprimer, l’allégement fiscal à l’avenir.
Qui en bénéficierait ?Un rapport de mai du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche estime que l'élimination des taxes sur les pourboires pour les travailleurs éligibles augmenterait leur salaire net moyen de 1 675 $ par an.
Selon la Maison Blanche , un sondage réalisé en juin a révélé que 83 % des travailleurs horaires étaient favorables à la suppression de l'impôt sur les pourboires. « Ces résultats suggèrent que toute mesure augmentant le montant des revenus immédiatement disponibles – comme les pourboires non imposables – apporterait un soutien significatif et stabilisateur à une grande partie de la main-d'œuvre horaire », selon ce rapport.
Les données du Yale Budget Lab montrent qu'environ 4 millions de personnes, soit 2,5 % de la population active américaine, occupaient des emplois rémunérés au pourboire en 2023. Mais compte tenu de la rédaction du projet de loi budgétaire, tous n'en bénéficieraient pas. Le centre de recherche politique non partisan note dans une analyse récente que plus d'un tiers des travailleurs rémunérés au pourboire aux États-Unis sont déjà exonérés de l'impôt fédéral sur le revenu en raison de leurs revenus trop faibles.
« Déduire les pourboires est en réalité une façon assez désastreuse d'aider les travailleurs à bas salaire », a déclaré Ernie Tedeschi, directeur du département d'économie du Yale Budget Lab, à CBS MoneyWatch. « On n'aide qu'une petite partie d'entre eux, et cela n'aide pas les travailleurs à bas salaire, car ils ne sont pas assujettis à l'impôt fédéral. »
Selon le groupe, seuls 4 % environ des travailleurs gagnant moins de 25 $ de l'heure reçoivent également des pourboires. Par conséquent, les serveurs à bas salaires de nombreux restaurants pourraient bénéficier de l'allégement fiscal, contrairement aux employés de la restauration rapide, malgré des revenus similaires.
« Cela va aider certains salariés à très hauts revenus, ainsi que certains salariés à revenus moyens », a déclaré Sylvia Allegretto, économiste principale au Centre de recherche économique et politique, à CBS MoneyWatch. « La grande majorité des travailleurs à bas salaires ne seront pas touchés, car ils ne touchent pas de pourboire. »
Selon les défenseurs des travailleurs, une meilleure façon d’aider les travailleurs à bas salaires serait d’augmenter le salaire minimum fédéral, qui est bloqué à 7,25 dollars de l’heure depuis 2009.
« Ce n'est pas que ces travailleurs paient trop d'impôts ou que les impôts constituent un problème », a déclaré Allegretto. « Le problème, c'est qu'ils ne gagnent tout simplement pas assez d'argent. »
Mary Cunningham est journaliste pour CBS MoneyWatch. Avant de rejoindre le secteur des affaires et de la finance, elle a travaillé pour « 60 Minutes », CBSNews.com et CBS News 24/7 dans le cadre du programme CBS News Associate.
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