Pourquoi le dirigeant militaire du Myanmar a accueilli favorablement la lettre d'avertissement tarifaire de Trump
/ CBS/AFP
Yangon — Le chef militaire birman a salué le président Trump et lui a demandé de lever les sanctions, a déclaré vendredi la junte au pouvoir, après une lettre tarifaire du président américain qu'elle a interprétée comme la première reconnaissance publique de son pouvoir par Washington. Min Aung Hlaing a approuvé les fausses affirmations de M. Trump selon lesquelles l'élection américaine de 2020 avait été volée, et l'a remercié d'avoir coupé le financement des médias soutenus par les États-Unis qui ont longtemps fourni une couverture indépendante du Myanmar ravagé par le conflit.
En 2021, l'armée a renversé le gouvernement civil élu d'Aung San Suu Kyi , plongeant le pays, également connu sous le nom de Birmanie, dans la guerre civile. Suu Kyi est toujours emprisonnée depuis.
Le département d'État américain a sanctionné le chef de la junte et d'autres pour avoir utilisé « la violence et la terreur pour opprimer » le peuple birman et « lui avoir refusé la possibilité de choisir librement ses propres dirigeants ».
Les diplomates américains ne dialoguent pas officiellement avec la junte, mais M. Trump a adressé lundi une lettre à Min Aung Hlaing, l'informant nommément que les États-Unis imposeraient des droits de douane de 40 % à compter du 1er août, contre 44 % initialement annoncés. Cette lettre s'inscrit dans la lignée des 20 lettres similaires adressées par M. Trump aux dirigeants mondiaux ces derniers jours.
« C'est certainement la première indication publique que j'ai vue de la reconnaissance par les États-Unis du MAH et de la junte », a déclaré Richard Horsey de l'International Crisis Group.
Toutes les communications privées antérieures « n'auraient presque certainement pas été de Trump, bien sûr », a-t-il déclaré à l'AFP.
Min Aung Hlaing a saisi l'occasion pour répondre avec une lettre de plusieurs pages publiée en birman et en anglais par l'équipe d'information de la junte vendredi.
Dans cette lettre, il a exprimé sa « sincère gratitude » pour la lettre de M. Trump et a salué le « leadership fort » du président américain pour guider votre pays vers la prospérité nationale.
Il a cherché à justifier la prise du pouvoir par l'armée en déclarant : « Tout comme les défis que vous avez rencontrés lors des élections américaines de 2020, le Myanmar a également connu une fraude électorale majeure et des irrégularités significatives. »
Voice of America et Radio Free Asia, créées par les États-Unis avec pour mission de diffuser des informations dans les pays dépourvus de médias libres, ont toutes deux fermé leurs chaînes en birman depuis que l’administration Trump a réduit leur financement.
Min Aung Hlaing a déclaré qu'il « appréciait sincèrement » la décision de M. Trump.
La junte dépend de plus en plus de ses alliés, la Chine et la Russie, pour son soutien économique et militaire.
Min Aung Hlaing a demandé à M. Trump de « reconsidérer l'assouplissement et la levée des sanctions économiques imposées au Myanmar » et a demandé un tarif de 10 à 20 %.
Il a remercié M. Trump pour « l'invitation encourageante à continuer de participer à l'extraordinaire économie des États-Unis, le premier marché du monde ».
Les lettres de tarifs punitifs de M. Trump ont obligé de nombreux pays à se démener pour obtenir des accords de dernière minute avec Washington avant leur entrée en vigueur le mois prochain.
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