Au moins 15 morts dans des tirs israéliens près d'un centre humanitaire à Gaza, selon les médecins

Au moins 15 Palestiniens ont été tués par des bombardements et des tirs de chars israéliens près d'un centre de distribution d'aide à Rafah, dans le sud de Gaza, selon des médecins et des résidents locaux.

Mohammed Ghareeb, un journaliste local de Rafah, a déclaré à la BBC que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre de distribution d'aide humanitaire financé par les États-Unis lorsque des chars israéliens se sont approchés et ont ouvert le feu sur la foule.

Des journalistes et des militants locaux ont partagé des images poignantes de corps et de blessés transportés sur des charrettes tirées par des ânes vers un hôpital de campagne de la Croix-Rouge dans le quartier d'al-Mawasi à Rafah, alors que les équipes de secours n'auraient pas pu atteindre les lieux.

La BBC a contacté l'armée israélienne pour obtenir une réponse.

M. Ghareeb a déclaré que la foule de Palestiniens s'était rassemblée près du rond-point d'Al-Alam vers 04h30 heure locale (02h30 BST), à proximité du centre d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza, peu avant que les chars israéliens n'apparaissent et n'ouvrent le feu.

« Les morts et les blessés sont restés longtemps allongés sur le sol », a déclaré M. Ghareeb.

Les équipes de secours n'ont pas pu accéder à la zone, sous contrôle israélien. Les habitants ont donc dû utiliser des charrettes tirées par des ânes pour transporter les victimes jusqu'à l'hôpital de campagne.

Un médecin de l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge a déclaré aux journalistes que 15 corps et 50 blessés étaient arrivés à l'établissement.

Des efforts sont en cours pour transférer les blessés à l'hôpital Nasser de Khan Younis pour un traitement complémentaire, a ajouté le médecin.

Le porte-parole de la défense civile, Mahmud Bassal, a déclaré à l'agence de presse AFP que le nombre de blessés s'élevait à plus de 100, précisant : « Au moins 10 Palestiniens ont été tués et plus de 100 autres... ont été blessés à cause de tirs de véhicules israéliens sur des milliers de citoyens ».

Cet incident met en évidence la situation humanitaire désastreuse à Rafah, où les récentes opérations militaires israéliennes ont considérablement limité l’accès à l’aide et aux services d’urgence.

Samedi, des foules de civils se sont précipitées vers des camions d'aide à Gaza, a déclaré le Programme alimentaire mondial, alors que la faim et le désespoir créent des scènes chaotiques.

La Fondation humanitaire pour Gaza est une nouvelle organisation soutenue par les États-Unis et Israël qui distribue de la nourriture dans des sites désignés à Gaza. Israël a mis en place ce plan après avoir accusé le Hamas de vol d'aide, ce que le groupe nie.

Le GHF a déclaré avoir distribué deux millions de repas cette semaine, ce que la BBC n'a pas pu vérifier de manière indépendante.

Cela survient alors que les États-Unis tentent de négocier un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Le Hamas a répondu à la proposition de cessez-le-feu des États-Unis en déclarant qu'il était prêt à libérer 10 otages israéliens vivants et 18 otages morts en échange d'un certain nombre de prisonniers palestiniens.

Le groupe a toutefois réitéré ses exigences en matière de trêve permanente, de retrait israélien complet de Gaza et de garanties d'un acheminement continu de l'aide humanitaire. Or, aucun de ces éléments ne figure dans l'accord sur la table.

Le Hamas a déclaré avoir soumis sa réponse au projet américain proposé par Steve Witkoff, l'envoyé spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient.

Witkoff a déclaré que la proposition était « inacceptable et ne faisait que nous faire reculer » et a insisté sur le fait que l'accord américain était « le seul moyen de conclure un accord de cessez-le-feu de 60 jours dans les prochains jours ».