La cérémonie farfelue que le Canada a dû accomplir avant de laisser le roi parler
Avant qu'un député puisse commencer les travaux du 45e Parlement — et avant même que le roi Charles III puisse commencer le discours du Trône — les fonctionnaires canadiens devaient d'abord participer à l'une des démonstrations de faste gouvernemental les plus obscures et les plus anciennes du pays.
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Il s'agissait d'épées, de chapeaux bicornes, d'un personnage du nom de Black Rod et du claquement cérémoniel d'une porte au visage.
Ce rituel est ancré dans des traditions qui sont bien antérieures à la colonisation européenne des Amériques et est si ancien que certaines des origines précises de cette pratique ne sont pas connues.
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Cependant, l'objectif général de la cérémonie est d'affirmer l'indépendance du peuple vis-à-vis du roi : une figure resplendissante dans les divers ornements de la Couronne se présente à la porte de la Chambre des communes, et les représentants élus du Canada font semblant de ne pas faire immédiatement ce qu'il demande.
L'ouverture du Parlement mardi a commencé avec les nouveaux députés du Canada se rassemblant patiemment dans la Chambre des communes pour attendre l'arrivée de l'huissier du bâton noir, un personnage souvent appelé simplement « bâton noir ».
Le poste, actuellement occupé par l'agent de la GRC à la retraite J. Greg Peters, est en fait l'un des plus anciens postes gouvernementaux au Canada. Le poste d'huissier du bâton noir est occupé sans interruption depuis 1791, année de sa création pour servir le Conseil législatif du Bas-Canada.
Ainsi, le Bâton Noir possède certains des plus beaux insignes de la fonction publique canadienne. Son uniforme comprend un bicorne, un nœud papillon blanc, une lourde chaîne en argent et le bâton noir lui-même. Sculpté dans l'ébène, il rappelle les années 1300, où la possession d'un bois dur aussi rare constituait un signe de pouvoir et d'influence.
L'huissier du Bâton noir est également l'un des rares postes civils au Canada où son titulaire reçoit une épée. En mars, Peters a reçu la version actuelle de l'épée des mains du roi Charles III lui-même. L'arme lui a été remise lors d'une brève cérémonie au palais de Buckingham.
Alors que Black Rod s'approchait de la porte de la Chambre des communes mardi, elle fut fermée avant qu'il ne puisse entrer, ce qui l'a incité à frapper trois fois sur la porte avec sa verge éponyme.
Ce qui a suivi a été décrit comme un « défi cérémoniel » du sergent d’armes, après quoi Black Rod invite tout le monde à le suivre au Sénat pour le discours du Trône.
« Un message de Sa Majesté le Roi du Canada », a-t-il dit, avant de le répéter en français.
On pense que cette partie particulière de la cérémonie trouve son origine dans un incident survenu en 1642, au cours duquel le premier roi Charles a fait irruption lors d'une séance du Parlement et a tenté d'arrêter cinq membres.
Après la guerre civile anglaise qui s’ensuivit — et le procès et l’exécution du roi Charles Ier — le résultat fut un système de Westminster qui prenait particulièrement au sérieux le maintien des frontières entre le Parlement et la Couronne.
National Post
