La Chine critique la patrouille d'un navire de guerre britannique dans le détroit de Taïwan

L'armée chinoise a qualifié le récent passage d'un navire de guerre britannique dans le détroit de Taïwan d'acte perturbateur de « provocation intentionnelle » qui « porte atteinte à la paix et à la stabilité ».

La Royal Navy britannique a déclaré que la patrouille du HMS Spey de mercredi faisait partie d'un déploiement planifié de longue date et était conforme au droit international.

La patrouille - la première effectuée par un navire de la marine britannique depuis quatre ans - intervient alors qu'un groupe aéronaval britannique arrive dans la région pour un déploiement qui durera plusieurs mois.

La Chine considère Taïwan comme son territoire – une revendication que Taïwan, État autonome, rejette – et n’a pas exclu le recours à la force pour « réunifier » l’île.

La Chine a critiqué le Royaume-Uni pour avoir « publiquement exagéré » le voyage du HMS Spey, et a déclaré que les affirmations du Royaume-Uni constituaient « une distorsion des principes juridiques et une tentative d'induire le public en erreur ».

« De telles actions sont des provocations intentionnelles qui perturbent la situation et compromettent la paix et la stabilité dans le détroit de Taiwan ».

Il a ajouté qu'il avait surveillé le HMS Spey tout au long de son voyage dans le détroit et que les troupes chinoises « contreraient résolument toutes les menaces et provocations ».

Le ministère des Affaires étrangères de Taïwan a quant à lui salué la patrouille, la qualifiant d'acte visant à préserver la liberté de navigation dans le détroit de Taïwan.

Alors que les navires de guerre américains effectuent régulièrement des exercices de liberté de navigation dans le détroit, la dernière fois qu'un tel voyage a été entrepris par un navire de la marine britannique, c'était en 2021, lorsque le navire de guerre HMS Richmond a été déployé au Vietnam.

Ce transit a également été condamné par la Chine, qui avait envoyé des troupes pour surveiller le navire.

Le HMS Spey est l'un des deux navires de guerre britanniques en patrouille permanente dans l'Indo-Pacifique.

Son passage dans le détroit de Taïwan intervient alors qu'un groupe aéronaval britannique, dirigé par le porte-avions HMS Prince of Wales, arrive dans la région indo-pacifique pour une mission de huit mois.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer l'a décrit comme l'un des plus grands déploiements de porte-avions de ce siècle, qui vise à « envoyer un message clair de force à nos adversaires et un message d'unité et de détermination à nos alliés ».

Environ 4 000 militaires britanniques participent au déploiement.

Le groupe s’engagera auprès de 30 pays à travers des opérations et des visites militaires, et mènera des exercices avec les États-Unis, l’Inde, Singapour et la Malaisie.

Les tensions entre la Chine et Taïwan se sont intensifiées au cours de l'année écoulée depuis l'entrée en fonction du président taïwanais Lai Ching-te, qui défend une position ferme contre Pékin.

Il a qualifié Pékin de « force étrangère hostile » et a introduit des politiques ciblant les opérations d’influence chinoises à Taïwan.

Pendant ce temps, la Chine continue de mener de fréquents exercices militaires dans le détroit de Taiwan, notamment un exercice de tir réel en avril qui, selon elle, simulait des frappes sur des ports et des installations énergétiques clés.

Les dernières critiques de la Chine à l'encontre du transit du HMS Spey surviennent alors que deux porte-avions chinois mènent un exercice militaire simultané sans précédent dans le Pacifique au large des eaux japonaises, ce qui a alarmé Tokyo.