La prise de contrôle de quatre conseils scolaires par l'Ontario reflète le rôle croissant de la province dans l'éducation, selon un expert

La décision de l'Ontario de nommer des superviseurs dans quatre autres conseils scolaires, dont le Toronto District School Board (TDSB), fait partie des efforts continus du gouvernement pour affirmer sa propre vision de l'éducation, selon un expert en politiques et en éducation.

Le ministre de l'Éducation, Paul Calandra, a annoncé ces nominations vendredi dernier, invoquant une mauvaise gestion, notamment des problèmes financiers structurels, au sein des conseils d'administration.

Mais Sachin Maharaj, professeur adjoint en leadership éducatif, en politique et en évaluation de programmes à l'Université d'Ottawa, a déclaré que cette décision « va bien au-delà des simples questions financières et budgétaires, et qu'elle vise plutôt à ce que la province tente de prendre le contrôle direct des écoles de Toronto ».

Maharaj a souligné d’autres moyens par lesquels la province tente d’accroître son influence sur les conseils scolaires, notamment son projet de loi controversé qui ramènerait les policiers dans les écoles publiques.

Les superviseurs ont commencé leur travail immédiatement après leur nomination. Comme les conseils scolaires sont régis par la législation provinciale, Maharaj a déclaré qu'il était peu probable qu'ils puissent bloquer la nomination des superviseurs.

« Nous allons devoir voir ce que la province entend faire avec ce contrôle renforcé », a-t-il déclaré dans une entrevue accordée à l'émission Metro Morning de CBC Radio lundi.

CBC Toronto a contacté le ministère de l’Éducation pour obtenir ses commentaires.

En plus du TDSB, la province nomme les superviseurs du Toronto Catholic District School Board (TCDSB), du Ottawa-Carleton District School Board et du Dufferin-Peel Catholic School Board.

Cette décision fait suite à la décision prise par le gouvernement en avril de placer le conseil scolaire du district de Thames Valley sous surveillance.

CBC Toronto a contacté le TDSB et le TCDSB pour obtenir leurs commentaires. Le TDSB a transmis ses questions au ministère de l'Éducation.

Un porte-parole du Toronto Catholic District School Board a renvoyé CBC Toronto à une mise à jour de la communauté en ligne, dans laquelle le conseil indique que son « équipe de direction travaillera en étroite collaboration avec le superviseur pour minimiser tout impact sur les élèves et l'apprentissage en classe ».

La mise à jour indique également que l'accent du conseil « restera sur ce qui compte le plus : soutenir la réussite des élèves ».

Les provinces du Canada cherchent à exercer davantage de contrôle, selon un expert

S'exprimant lors de l'annonce de vendredi, Calandra a déclaré qu'une « refonte plus large » de la structure de gouvernance du conseil scolaire était nécessaire.

« C’est une première étape importante », a-t-il déclaré.

Les mesures prises par l'Ontario s'inscrivent dans une tendance nationale des provinces à exercer un contrôle accru sur l'éducation publique, a déclaré Maharaj. En Nouvelle-Écosse et au Québec, les conseils scolaires élus ont été entièrement éliminés, a-t-il ajouté.

Mais il a déclaré que les gens peuvent se sentir ignorés s’ils n’ont plus de représentant élu au conseil scolaire qui peut défendre leurs intérêts.

« Les communautés ont le sentiment de ne plus avoir leur mot à dire sur la façon dont les écoles sont gérées », a-t-il déclaré.

En Ontario, les prises de contrôle provinciales des conseils scolaires ont généralement duré quelques années avant que le conseil ne soit rétabli, a déclaré Maharaj.

« Mais nous pouvons voir chez l'actuel ministère de l'Éducation une volonté de donner encore plus de pouvoir à la province », a-t-il déclaré.