Carney affirme qu'une loi visant à durcir les peines et à rendre la mise en liberté sous caution plus difficile sera adoptée la semaine prochaine.

Le Premier ministre Mark Carney a déclaré que son gouvernement libéral présenterait la semaine prochaine un projet de loi visant à lutter contre la criminalité en imposant des peines plus sévères et en rendant la libération sous caution beaucoup plus difficile à obtenir.
L'annonce fait partie du programme de maintien de l'ordre et d'application de la loi présenté par Carney lors de sa campagne électorale du printemps et comprend une promesse d'embaucher 1 000 nouveaux agents de la GRC.
« Le ministre de la Justice déposera la semaine prochaine un projet de loi prévoyant des réformes importantes en matière de cautionnement et de détermination des peines », a déclaré Carney. « Nous éliminons les criminels violents et les récidivistes des rues. »
Les conservateurs réclament depuis des années une réforme du système de cautionnement, affirmant que le système actuel n’est guère plus qu’une porte tournante qui permet à ceux qui ont un long casier judiciaire d’être libres en attendant leur procès.
Carney a déclaré que la législation à venir obligera les récidivistes accusés d'invasions de domicile, de vols de voiture avec violence, d'agression, d'agression sexuelle, d'extorsion ou de trafic d'êtres humains à prouver qu'ils méritent une libération sous caution avant qu'elle ne soit accordée.
Imposer ce « fardeau inversé » est différent du système actuel, dans lequel les procureurs doivent prouver que le refus de libération sous caution est justifié.

« Le nouveau gouvernement du Canada durcira également les peines pour les récidivistes de vols de voitures, de crimes organisés et d'invasions de domicile, afin que les criminels qui ont victimisé votre communauté à plusieurs reprises n'aient pas la chance de récidiver », a déclaré M. Carney.
La législation permettra aux tribunaux d’imposer des peines consécutives aux délinquants violents et récidivistes.
Les peines consécutives et la Cour suprêmeUne disposition de détermination de la peine introduite en 2011 par le gouvernement conservateur de Stephen Harper a donné aux juges le pouvoir discrétionnaire d'infliger des périodes consécutives de 25 ans d'inadmissibilité à la libération conditionnelle dans les cas où un délinquant a commis plusieurs meurtres au premier degré.
Cela signifiait que si quelqu’un était reconnu coupable de six meurtres, il ne serait pas éligible à une libération conditionnelle avant 150 ans.
Mais cette disposition a été jugée inconstitutionnelle par la Cour suprême du Canada en 2022, qui a déclaré que les périodes consécutives d'inadmissibilité à la libération conditionnelle « sont intrinsèquement incompatibles avec la dignité humaine en raison de leur nature dégradante ».
Lorsqu'on lui a demandé comment il s'assurerait que l'inscription des peines consécutives dans la loi résisterait à une contestation judiciaire, Carney a déclaré que son gouvernement avait rencontré des experts constitutionnels, des forces de police et des ministres de la Justice à travers le pays pour s'assurer que cette législation soit viable.
« C'est un plan qui, selon nous, fait ce qu'il est censé faire : il renforce les règles, il punit les criminels, il contribuera à assurer notre sécurité, mais il est également conforme à la Charte des droits et libertés », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre a également annoncé que la législation supprimerait les peines avec sursis pour les personnes reconnues coupables d'infractions sexuelles, les empêchant de purger leur peine à leur domicile ou dans les quartiers où elles ont commis leurs crimes.
Les conservateurs ont rejeté l'annonce de Carney, affirmant qu'ils avaient proposé la Loi sur la détention provisoire ( projet de loi C-242 ) en septembre et que le gouvernement devrait plutôt adopter leur projet de loi.
« Il est temps d'abroger les politiques libérales de complaisance envers les voyous qui ont mis en danger les Canadiens et fait pencher la balance en faveur des criminels », a déclaré le parti dans un communiqué jeudi. « Seuls les conservateurs supprimeront la mise en liberté sous caution des libéraux, assureront la sécurité de nos rues et mettront en place un système judiciaire qui accorde la priorité aux droits des victimes. »
La promesse de Carney d'embaucher 1 000 nouveaux agents de la GRC sur quatre ans coûtera 1,8 milliard de dollars. Elle portera également l'indemnité de recrutement des cadets de la GRC à 1 000 $ par semaine et financera 150 nouveaux agents de la GRC pour lutter contre les crimes financiers, comme le blanchiment d'argent, la fraude en ligne et le recouvrement d'avoirs obtenus illégalement.
cbc.ca