Violences policières à Stuttgart | Abattu en fuyant

Suite à l' opération policière meurtrière de Stuttgart mardi dernier, de nouveaux éléments ont été révélés. La chaîne de télévision Südwestrundfunk (SWR) rapporte qu'un policier aurait tiré sur un homme qui prenait la fuite. Un tel usage d'armes à feu est légalement interdit : la simple fuite d'un suspect ne constitue pas un motif suffisant pour recourir à la force létale.

L'enquête de SWR s'appuie sur une vidéo obtenue par la chaîne et actuellement analysée par le Bureau d'enquête criminelle du Land de Bade-Wurtemberg (LKA). On y voit d'abord un policier, arme au poing et lampe torche à la main, crier : « Police, les mains derrière le dos ! » Quelques secondes plus tard, on l'entend dire : « … ou je tire. » On voit ensuite un homme sauter par-dessus une barrière. Peu après, un coup de feu retentit et la victime s'effondre.

Les enquêteurs cherchent désormais à savoir si l'homme s'est éloigné du policier. L'objectif est de déterminer si le tireur a perçu un danger imminent justifiant la fusillade. Un témoin oculaire contacté par SWR aurait observé l'incident de près. Selon le rapport, un policier seul est retourné dans une cour où le suspect n'avait pas été retrouvé auparavant et a soudain crié : « J'ai établi le contact ! »

L'homme mortellement blessé aurait grièvement blessé un compatriote de 29 ans avec un objet tranchant quelques minutes plus tôt devant un bar sportif de l'est de Stuttgart. La police a d'abord supposé que l'homme avait 18 ans. La police a constaté cet incident lors d'un contrôle en Rhénanie-du-Nord-Westphalie fin juin. Après le décès de l'homme, ses proches ont présenté des documents qui, selon le parquet de Stuttgart et la police criminelle du Land, prouvaient qu'il avait 29 ans.

La semaine précédente, un homme de 27 ans avait été abattu par la police à Wangen, dans le district de Göppingen, après avoir prétendument blessé un policier. Au total, la police a déjà abattu 15 personnes cette année, un nombre exceptionnellement élevé, dont six dans le Bade-Wurtemberg. La Campagne berlinoise pour les victimes de violences policières racistes (KOP) évoque le racisme dans le cadre de ces deux affaires récentes. « Les auteurs de violences en uniforme ne sont presque jamais poursuivis ni condamnés. Et les meurtres commis par des policiers sont presque toujours dissimulés et banalisés », a déclaré l'association dans une publication Instagram.

L'enquête sur l'opération de Stuttgart est en cours ; la police criminelle du Land de Bade-Wurtemberg est compétente. L'autopsie a été pratiquée la semaine dernière. Une porte-parole du parquet a déclaré à « nd » que la date de publication des résultats dépendrait de considérations tactiques.