Loi spatiale européenne ? Les experts identifient des failles dans une réglementation importante.

La Chambre considère qu’il s’agit d’une étape nécessaire vers la création d’un cadre juridique sûr et prévisible pour le secteur spatial en plein développement dans l’UE.
L’agitation internationale croissante devrait forcer des changementsComme nous le lisons dans le communiqué de presse du KIGEIT, la Chambre observe avec inquiétude l'escalade des tensions internationales, notamment le risque accru d'actions agressives de la Russie et l'incertitude croissante quant aux orientations futures des politiques des partenaires stratégiques.
Par conséquent, la Chambre estime qu'il devient impératif de développer des capacités indépendantes et souveraines dans des domaines clés des infrastructures critiques, notamment les communications par satellite et l'observation de la Terre. La part des solutions européennes sur le marché mondial des satellites restant faible , il est essentiel de se concentrer sur le rattrapage du retard dans les domaines de la défense et des communications sécurisées pour l'administration publique et les infrastructures critiques.
Selon le KIGEIT, les propositions réglementaires ne prennent pas suffisamment en compte les besoins de sécurité découlant d’un éventuel conflit armé, ainsi que la possibilité d’utiliser toutes les ressources, tant civiles que militaires.
Il est donc crucial que les éléments de protection de l’environnement soient limités dans les solutions cruciales pour la défense et la sécurité, en particulier dans la zone du flanc oriental de l’Union européenne.
- Sécurité et souveraineté : Accent mis sur le rattrapage en matière de défense et de connectivité sécurisée pour les communications gouvernementales et les infrastructures critiques.
- Connaissance situationnelle : doter les systèmes satellitaires d'éléments de connaissance situationnelle à partir de la position autonome des objets spatiaux. Cette approche est cruciale pour accroître la sécurité et l'opérabilité dans l'espace.
- Soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) : La législation spatiale de l'UE prévoit des financements pour les PME. Cependant, compte tenu de la complexité et de la spécificité des solutions dans le secteur spatial, les PME doivent être soutenues efficacement par des entités disposant de l'expérience et des ressources nécessaires.
- Capacité des administrations nationales : introduction de mécanismes visant à égaliser les capacités de tous les États membres.
KIGEIT partage pleinement l'avis selon lequel la loi proposée constitue une étape stratégique importante vers l'égalité des chances au sein de l'UE , tout en positionnant l'UE comme un acteur mondial de la gouvernance spatiale. Cependant, pour atteindre cet objectif, l'organisation estime que les points suivants doivent être pris en compte :
- Définir des critères de défense et de communications sécurisées limitant ou excluant les exigences environnementales. Exclure uniquement les solutions MILSAT n'est pas suffisant dans la situation actuelle.
- Il existe un risque que le manque de capacités administratives et techniques adéquates au sein des autorités nationales de certains États membres retarde la mise en œuvre des règles , ce qui aura un impact négatif sur la compétitivité des opérateurs nationaux.
- La réglementation actuelle est basée sur les risques, mais manque de directives techniques minimales . Un système de certification de cybersécurité pour les systèmes spatiaux est nécessaire. Ces directives pourraient identifier les sous-systèmes de connaissance situationnelle recommandés et définir des normes pour l'échange d'informations.
- Les technologies d'entretien et d'élimination des débris restent gourmandes en capital et présentent un risque élevé . Il convient de mettre en place un système de règlement et de perception des redevances auprès des entités générant des débris satellitaires. En outre, des incitations financières pourraient être mises en place pour accélérer le développement et accroître la compétitivité de l'industrie européenne.
- La fragmentation des données et les retards de reporting compromettent l'efficacité des systèmes d'évitement des collisions . Il est donc nécessaire de définir des formats de données standardisés et des protocoles d'interopérabilité pour les systèmes de connaissance situationnelle, et de rendre l'échange de données en temps quasi réel nécessaire.
- Les mécanismes de surveillance et d'application applicables aux opérateurs non européens sont flous . Il conviendrait d'introduire des exigences obligatoires pour ces opérateurs, notamment des conditions de réciprocité et des procédures de vérification de sécurité.
- Afin d’éviter des interprétations subjectives, il est nécessaire de quantifier les critères (par exemple, le chiffre d’affaires, le nombre de satellites) qui permettent à un opérateur de bénéficier d’un traitement réglementaire plus clément.
- La création d’un bureau européen des licences spatiales faciliterait les procédures en faisant office de guichet unique, en particulier pour les startups et les opérateurs transfrontaliers.
- L’introduction d’un mécanisme de résolution des litiges contribuerait à établir un processus structuré de résolution des différends entre les opérateurs et les régulateurs.
- Il convient de définir des mécanismes efficaces de soutien au développement du potentiel et à l’indépendance nationale de cette région, proportionnels au risque existant.
- devrait être complétée par un mécanisme favorisant la coopération et l’échange d’expériences avec d’autres entités, en particulier avec des entités aux compétences confirmées.
- L’article 189 TFUE constituant une lex specialis par rapport à l’article 114 TFUE, il est important de rester ouvert à d’autres moyens d’ harmonisation, tels que les mécanismes de coopération renforcée fondés sur l’article 20 TUE.
Selon KIGEIT, la réglementation devrait soutenir, et non restreindre, le développement des capacités souveraines , et également prendre en compte la nécessité d'un soutien efficace aux PME par des partenaires expérimentés.
wnp.pl