Adieu les loyers exorbitants : tel est le plan de Brugada pour lutter contre la gentrification.

La maire Clara Brugada a présenté un plan ambitieux en 14 points pour lutter contre la gentrification à Mexico. La mesure phare : une nouvelle loi qui plafonnera les augmentations annuelles de loyer en fonction de l'inflation et créera un bureau de médiation des locataires pour lutter contre les abus.
Face à la crise croissante du logement et au déplacement des habitants dû à la flambée des loyers, le gouvernement de Mexico, dirigé par Clara Brugada, a lancé une offensive réglementaire sans précédent. Voici la première partie, « Pour une ville vivable et abordable, avec une identité et des racines locales », un ensemble de 14 mesures concrètes visant à freiner la gentrification et à protéger les locataires.
Le maire a souligné que dans certains quartiers de la ville, les loyers ont augmenté jusqu'à 100 % en un an, forçant les familles et les petites entreprises à quitter leur logement. « La ville ne doit pas être un privilège pour quelques-uns ; elle doit être un droit garanti à tous », a déclaré Brugada lors de la présentation du plan.
Au cœur de cette stratégie se trouve une nouvelle loi sur le loyer équitable, qui sera soumise au Congrès de Mexico. Cette loi s'articulera autour de plusieurs piliers clés visant à modifier les règles du marché immobilier :
- Plafonnement des augmentations de loyer : Cette mesure sera la plus perturbatrice. Les augmentations annuelles des contrats de location ne pourront excéder le taux d'inflation officiel de l'année précédente. Cela met fin aux augmentations arbitraires et disproportionnées. Par exemple, avec une inflation de 4,2 %, un loyer de 10 000 pesos ne pourrait augmenter que de 420 pesos au maximum l'année suivante.
- Indice des prix locatifs raisonnables : Un observatoire sera créé pour établir un indice officiel des prix par zone. Cela permettra d'identifier les « zones de tension immobilière » (comme Condesa, Roma, Juárez, etc.) où la spéculation est la plus forte et où des politiques de contrôle plus strictes pourraient être mises en œuvre.
- Création du Bureau du Médiateur des locataires : une nouvelle institution publique sera créée pour offrir des conseils juridiques gratuits, assurer la médiation des litiges et sanctionner les abus des propriétaires. Ce bureau pourra intervenir en cas d'expulsions illégales, de clauses contractuelles abusives ou de non-restitution des dépôts de garantie.
- Régulation des plateformes comme Airbnb : Le plan prévoit un contrôle strict des locations temporaires à usage touristique. Il visera à « sauver le logement à usage social » et à empêcher la prolifération des annonces sur les plateformes numériques, qui risquerait de déplacer les résidents permanents.
En plus de la réglementation des loyers, la section 1 comprend d’autres actions stratégiques pour faire de Mexico une ville plus abordable :
- Logements publics dans les quartiers centraux : La construction de logements abordables sera encouragée dans les quartiers centraux afin que les travailleurs puissent vivre à proximité de leur travail.
- Incitations pour les entreprises locales : Des aides telles que des capitaux d’amorçage et des prêts seront offertes pour protéger les magasins de quartier, les restaurants et les petites entreprises contre les déplacements.
- Lutte contre la spéculation : Ceux qui laissent délibérément des logements vacants pour spéculer sur leur valeur seront pénalisés.
- Préservation du patrimoine : Le patrimoine culturel et les traditions des quartiers seront protégés pour maintenir leur identité.
« Nous construisons ici un modèle qui affronte les spéculateurs, protège les gens qui vivent dans cette ville et place les gens au centre », a déclaré Clara Brugada.
Le gouvernement a organisé des forums et des tables rondes avec des citoyens, des universitaires et des urbanistes pour améliorer la proposition avant son vote au Congrès, dans ce qui s'annonce comme l'un des débats les plus importants pour l'avenir de la capitale.
La Verdad Yucatán