Le kirchnérisme au Sénat cherche également à protéger la privatisation d'Aysa

Le sénateur national Wado de Pedro a présenté deux initiatives au Sénat visant à « stopper la privatisation d'AySA et à consolider le contrôle de l'État sur cette entreprise ». Ces propositions sont soutenues par onze sénateurs du bloc de l'Union pour la Patrie.
Au milieu de la tension générée par la fermeture des listes dans la province de Buenos Aires, les péronistes de la Chambre des députés et du Sénat tentent de montrer leur unité et font pression pour bloquer le processus de privatisation de l'Entreprise argentine d'eau et d'assainissement (AySA).
L'objectif principal dans ce contexte est de parvenir à un consensus au sein de l'opposition afin d'accélérer les accords et de rejeter les décrets du président Javier Milei autorisant le lancement du processus de vente. Une tâche qui, à première vue, ne semble pas aisée.
Le projet de déclaration (S‑1288/25) a été parrainé par les sénateurs María Eugenia Duré, Mariano Recalde, Sandra Mendoza, Alicia Kirchner, María Inés Pilatti Vergara, Jesús Fernando Rejal, Oscar Parrilli et Sergio Leavy. Le projet de loi (S‑1287/25) a également reçu les signatures de Cristina López et José Emilio Neder, complétant ainsi le groupe de onze sénateurs soutenant les deux initiatives.
La même situation s'est produite à la Chambre des représentants avec un projet de loi présenté par les députées Victoria Tolosa Paz et Sabrina Selva. Le Parti communiste a exprimé son « rejet et son inquiétude » face aux décrets n° 493/2025 et n° 494/2025. Le premier modifie unilatéralement, selon les députées, le cadre juridique actuel de la fourniture d'eau potable et des services d'assainissement, tandis que le second autorise la privatisation de l'entreprise par la vente de toutes ses actions.
Sénat. Eduardo "Wado" de Pedro. Photo : Federico López Claro
Dans le cas de l'initiative de De Pedro, elle confirme que « 90 % des actions resteront aux mains du gouvernement national et 10 % aux mains des travailleurs ». De plus, elle établit que « toute tentative de modifier son objet, de céder des actifs essentiels ou de modifier son actionnariat nécessitera l'approbation du Congrès à la majorité des deux tiers. » Elle propose également « l'abrogation des décrets 493 et 494/25, qui ont permis la vente de l'entreprise ».
Par ailleurs, le sénateur a présenté un projet de déclaration exprimant sa « profonde préoccupation et sa plus ferme condamnation » des décrets présidentiels, avertissant qu'ils « représentent un recul dans la protection du droit humain essentiel à l'accès à l'eau potable et à l'assainissement ». Le texte rejette à la fois la privatisation et la possibilité d'interrompre le service pour non-paiement.
« L'eau est une ressource naturelle rare et stratégique, et un droit humain dont dépendent la vie, la santé et le développement de nos populations », a déclaré De Pedro. Il a également souligné qu'« AySA n'est pas seulement une entreprise : c'est un gage de santé publique et de développement pour des millions de familles », et a rappelé que « l'Argentine a pris des engagements internationaux l'obligeant à garantir l'accès universel à l'eau et à l'assainissement. Cette loi est un outil pour honorer ces engagements et garantir qu'aucun gouvernement ne puisse à nouveau bafouer un droit aussi fondamental. »
Il y a quelques jours, le gouvernement a officialisé, par le décret 493/2025, une profonde réforme du cadre réglementaire de la fourniture des services publics d'eau potable et d'assainissement dans la zone métropolitaine de Buenos Aires (AMBA). Cette mesure, signée par le président Javier Milei et son cabinet, remplace des dizaines d'articles du régime précédent, autorise la privatisation d'Agua y Saneamientos Argentinos SA (AySA) et redéfinit les conditions de participation de l'État et du secteur privé dans l'entreprise.
Clarin